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Parrainage électoral : comment fonctionne-t-il en Côte d'Ivoire ?

Dimanche 23 Mars 2025

Le parrainage électoral impose aux candidats à la présidentielle ivoirienne de recueillir 1% des signatures d'électeurs dans au moins 17 régions ou districts autonomes du pays.


Parrainage électoral en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Parrainage électoral en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Parrainage électoral en Côte d'Ivoire : ce mécanisme constitue une condition fondamentale pour toute candidature à l'élection présidentielle. Défini comme "une caution donnée par des élus ou par des citoyens à un candidat à la candidature", il se matérialise par la collecte de signatures auprès des électeurs.

Le système ivoirien a opté pour le "parrainage citoyen", c'est-à-dire celui accordé directement par les électeurs, et non par des élus comme dans certains pays. Cette disposition, inscrite dans le code électoral, s'applique exclusivement à l'élection du Président de la République et vise à garantir que les candidats disposent d'une véritable assise nationale.

Base juridique et exigences

Le parrainage électoral repose sur plusieurs articles du code électoral ivoirien. Les articles 25, 51, 53, 54 et 56 encadrent ce dispositif, complété par un décret "fixant les modalités d'organisation de la collecte des signatures pour le parrainage des électeurs dans le cadre de l'élection du Président de la République".

Cette exigence se traduit par une formule précise : tout candidat doit obtenir le parrainage d'au moins "1% de l'électorat local, dans au moins 50% des régions et districts autonomes" du pays. Concrètement, cela signifie qu'il faut recueillir le soutien de 1% des électeurs inscrits dans au moins 17 régions ou districts autonomes, la Côte d'Ivoire en comptant 33 au total.

Le parrainage figure parmi les conditions d'éligibilité au même titre que "la déclaration de candidature, le versement d'une caution ou la production des pièces valides requises". Sans ces signatures, aucune candidature ne peut être validée par les instances électorales.

Objectifs et justification

Ce dispositif répond à plusieurs objectifs clairement identifiés. Il vise d'abord à tenir compte de "l'importance de la fonction de Président de la République", considérée comme "la magistrature suprême", qui justifie des "conditions spéciales" d'accès à la candidature.

Le parrainage permet également de vérifier que chaque candidat "dispose d'une implantation ou d'une assise nationale", évitant ainsi les candidatures locales sans véritable ancrage dans l'ensemble du territoire. Cette exigence contribue également à "limiter les candidatures fantaisistes" qui pourraient encombrer le processus électoral.

Au-delà de ces aspects pratiques, le texte souligne que "le parrainage a également pour vocation de consolider la démocratie représentative", en assurant que les candidats disposent d'un soutien populaire minimal avant même le scrutin.

Implications pour les candidats

Ce système de parrainage implique pour chaque candidat potentiel une organisation territoriale capable de collecter des signatures dans différentes régions du pays. Cette contrainte favorise les partis politiques structurés au niveau national, ou les personnalités disposant de relais dans plusieurs zones géographiques.

Les candidats doivent donc mettre en place une stratégie de collecte tenant compte de la répartition des électeurs sur le territoire. Ils peuvent choisir les régions où ils concentrent leurs efforts, puisque le texte précise que le seuil de 1% doit être atteint dans "au moins 17 régions ou districts autonomes de son choix".

Cette disposition introduit ainsi une dimension stratégique dans la préparation des candidatures. Elle permet d'évaluer, avant même l'élection proprement dite, la capacité de mobilisation des différents candidats et leur implantation réelle sur le territoire national.

Le parrainage électoral constitue donc un filtre préalable à l'élection présidentielle, visant à garantir que chaque candidat validé dispose d'un minimum de représentativité à l'échelle nationale avant de prétendre à la magistrature suprême.

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