Menu

Thiam - Billon : Le PDCI peut-il surmonter ses divisions internes avant la présidentielle 2025 ?

Dimanche 6 Avril 2025

Le Bureau politique du PDCI s'est tenu sans Tidjane Thiam ni Jean-Louis Billon le 5 avril 2025. Ces absences illustrent les divisions à l'approche de la présidentielle.


Thiam - Billon : Le PDCI peut-il surmonter ses divisions internes avant la présidentielle 2025 ? © Crédit photo DR
Thiam - Billon : Le PDCI peut-il surmonter ses divisions internes avant la présidentielle 2025 ? © Crédit photo DR
Le PDCI traverse une période de turbulences à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025. La 18e réunion du Bureau politique, tenue le 5 avril à Yamoussoukro, devait être un moment clé pour préparer la désignation du candidat du parti. Elle a finalement révélé au grand jour les fractures internes avec l'absence remarquée de deux figures importantes: Tidjane Thiam, président du parti, et Jean-Louis Billon, candidat déclaré.

Ces absences simultanées posent la question de la capacité du parti à présenter un front uni pour la présidentielle, alors que la sélection du candidat officiel approche et que les tensions s'exacerbent entre différentes factions.

Des absences qui en disent long

L'absence inhabituelle de Tidjane Thiam à cette réunion stratégique a été particulièrement commentée. Jean-Louis Billon, qui a lui aussi choisi de ne pas participer, a interprété ce fait comme symptomatique des problèmes actuels. « Il y a un fait symbolique fort, le président du parti, M. Tidjane Thiam, lui-même n'est pas présent à ce Bureau politique », a-t-il souligné dans un message vidéo.

Pour Billon, cette situation « confirme que nous ne sommes pas dans des conditions d'un dialogue vrai, apaisé et loyal », un constat qui l'a conduit à renoncer à sa participation initialement annoncée. La réunion s'est donc tenue sous la présidence de Sylvestre Emmou, secrétaire exécutif en chef du parti.

Jean-Louis Billon a profité de cette occasion pour pointer du doigt ce qu'il considère comme des dysfonctionnements structurels au sein du PDCI. « Notre parti n'a pas tenu de congrès depuis plus de 10 ans. C'est une entorse grave dans notre statut, et notre démocratie interne », a-t-il affirmé.

Cette situation contribue selon lui à créer un climat délétère. « Je constate avec regret que l'ambiance autour de ce bureau politique est devenue délétère, avec des appels à l'intimidation, des attaques personnelles, des tensions qui n'ont rien à avoir avec l'esprit du dialogue et du rassemblement qui ont toujours fait la force du PDCI », a déclaré l'ancien ministre.

La désignation du candidat en suspens

La question de la désignation du candidat du PDCI pour la présidentielle était au cœur de cette réunion du Bureau politique. Jean-Louis Billon, qui a officiellement déclaré sa candidature, estime que ce processus doit respecter les règles internes du parti pour garantir sa légitimité.

« La convention que nous attendons doit être précédée d'un congrès légitime pour que chacun se sente entendu et représenté », a-t-il soutenu, ajoutant que « ce que nous voulons tous, ce n'est pas la division, ce n'est pas la haine, c'est la victoire en 2025 ». Cette position reflète ses inquiétudes quant à la transparence et à l'inclusivité du processus de sélection.

Un attachement au parti malgré les divergences

Malgré ses critiques, Jean-Louis Billon a tenu à réaffirmer son engagement envers le PDCI. « Je ne suis pas l'ennemi de mon parti, je ne suis pas l'adversaire de qui que ce soit, je suis le fils d'un parti que j'aime profondément et pour lequel je me battrai toujours avec dignité », a-t-il déclaré.

Cette déclaration illustre la complexité de la situation, où les ambitions personnelles et les désaccords sur la gouvernance du parti coexistent avec un attachement profond à cette formation politique historique fondée par Félix Houphouët-Boigny.

Jean-Louis Billon a souligné l'importance de ce moment pour l'avenir du PDCI. « Notre parti traverse une étape décisive de son histoire, une étape qui mérite que l'on s'écoute, se parle, que l'on respecte nos textes et nos valeurs », a-t-il affirmé.

À six mois de l'élection présidentielle, le PDCI se trouve donc à la croisée des chemins. La capacité du parti à surmonter ses divisions internes et à définir un processus de désignation de son candidat qui soit accepté par toutes les parties pourrait conditionner ses chances de succès face au pouvoir en place lors du scrutin d'octobre 2025.

Lois et règlements | Vidéos | Actualité | Eco-Finance | Concours administratifs | Sports | Conseil des ministres | Politique | Société


Inscription à la newsletter





Flux RSS