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Fin de détention pour Bli Blé David : les enseignants grévistes ivoiriens libérés

Mardi 8 Avril 2025

Le 8 avril 2025, dans la grève des enseignants en Côte d'Ivoire, Bli Blé David et les leaders de l'IS MENA-METFPA ont été libérés après leur brève détention.


Bli Blé David et les responsables syndicaux de l'IS MENA-METFPA libérés © Crédit photo DR
Bli Blé David et les responsables syndicaux de l'IS MENA-METFPA libérés © Crédit photo DR
Les responsables syndicaux enseignants ont retrouvé la liberté quelques heures après leur interpellation. Bli Blé David, porte-parole de l'Intersyndicale MENA-METFPA, et ses collègues ont été brièvement arrêtés ce mardi 8 avril 2025 après leur rencontre avec la ministre de l'Éducation Nationale, Professeur Mariatou Koné. Cette libération rapide semble indiquer un changement de ton dans la gestion de la crise qui secoue le secteur éducatif ivoirien depuis une semaine.

Les syndicalistes avaient été conduits à la Brigade de recherches de la gendarmerie après leur entrevue au 28e étage de la tour D au Plateau. Une décision rapidement annulée, possiblement suite à l'intervention directe de la ministre. Cette séquence révèle les tensions persistantes autour de ce conflit social, malgré les signes d'apaisement affichés lors de la rencontre ministérielle.

Des discussions "fructueuses" malgré les tensions

La rencontre entre les syndicalistes et la ministre Mariatou Koné constituait la première tentative officielle de dialogue depuis le début de la grève. Selon le communiqué du ministère, la responsable gouvernementale a appelé "les syndicats au calme et à la retenue" et les a "invités à revenir à la table de négociation car le dialogue n'a jamais été rompu".

Les représentants de l'IS MENA ont saisi cette occasion pour transmettre leurs "préoccupations relatives au droit à l'éducation et à la liberté syndicale", une formulation qui englobe vraisemblablement la question de la libération de Ghislain Duggary Assy, toujours détenu. Ce dernier, arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril, reste poursuivi pour "coalition d'agents publics" et "entrave au fonctionnement des services publics de l'État".

À l'issue de cette rencontre, Bli Blé David a exprimé sa satisfaction en des termes conciliants : "Madame la Ministre est notre Capitaine, nous nous sommes parlés. Nous nous sommes compris." Une déclaration qui tranche avec le ton des jours précédents et qui laisse entrevoir une possible sortie de crise, malgré l'incident de l'arrestation temporaire.

Une libération qui répond aux appels de la société civile

La libération rapide des responsables syndicaux fait écho aux demandes formulées par plusieurs organisations de la société civile, dont le Congrès Panafricain pour la Justice et l'Égalité des Peuples (COJEP). Dans une déclaration publiée le 4 avril, cette organisation avait appelé à "la libération immédiate de tous les enseignants qui ont été arrêtés dans le cadre de ces mouvements syndicaux".

Le COJEP avait notamment souligné que "le droit de grève et la liberté syndicale sont garantis par notre Constitution et doivent être scrupuleusement respectés". L'organisation, par la voix de Mme FIAN Emilienne, Secrétaire Exécutive en charge de l'alphabétisation et de la réforme éducative, avait également rappelé que "les enseignants [...] constituent une composante essentielle de notre société. Leur rôle dans la formation des générations futures et dans la construction de la nation est fondamental."

Cette pression de la société civile semble avoir porté ses fruits, au moins partiellement, avec la libération de Bli Blé David et ses collègues. Reste en suspens le cas de Ghislain Duggary Assy, dont la situation n'a pas évolué depuis sa mise sous mandat de dépôt le 4 avril. Sa libération constitue une revendication centrale des syndicats pour la reprise des cours.

Les prochaines heures seront décisives pour l'évolution de ce conflit. L'Intersyndicale doit tenir des consultations internes pour déterminer si les avancées obtenues lors de la rencontre avec la ministre justifient une suspension du mouvement de grève. La reprise des cours dépendra probablement d'engagements concrets sur le paiement de la prime d'incitation réclamée et sur la situation judiciaire de Ghislain Duggary Assy.

À moins de trois mois des examens nationaux, cette amorce de dialogue offre néanmoins une perspective d'apaisement bienvenue pour les élèves et leurs parents, inquiets des conséquences de cette grève sur le calendrier scolaire.

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