Violences universitaires et FESCI, un phénomène ancré dans l'histoire récente de la Côte d'Ivoire. Venance Konan, figure du journalisme ivoirien, revient sur trois décennies de crimes impunis commis par des étudiants. Sa chronique, publiée en décembre 2015, dresse un tableau sombre de la situation sur les campus.
Le journaliste remonte à 1990, aux débuts de la démocratisation du pays : "Nous étions au début de notre démocratisation. Et les affrontements entre partis politiques commencèrent à l'université." Il évoque le premier meurtre étudiant, celui de Thierry Zébié, resté sans suite judiciaire.
Konan poursuit son récit en mentionnant d'autres cas de violences, comme des lynchages d'individus soupçonnés de vol dans les cités universitaires. Il souligne l'indifférence générale face à ces actes : "Sans que personne ne lève le sourcil."
Le journaliste remonte à 1990, aux débuts de la démocratisation du pays : "Nous étions au début de notre démocratisation. Et les affrontements entre partis politiques commencèrent à l'université." Il évoque le premier meurtre étudiant, celui de Thierry Zébié, resté sans suite judiciaire.
Konan poursuit son récit en mentionnant d'autres cas de violences, comme des lynchages d'individus soupçonnés de vol dans les cités universitaires. Il souligne l'indifférence générale face à ces actes : "Sans que personne ne lève le sourcil."
L'affaire Habib Dodo : un tournant ignoré
Le cas d'Habib Dodo, survenu fin 2004 ou début 2005, marque un point culminant dans cette spirale de violence. Venance Konan rapporte : "Il aurait été enlevé au domicile d'un leader politique par d'autres étudiants, emmené sur le campus où il aurait subi un simulacre de procès au terme duquel il aurait été condamné à mort, et pendu publiquement devant d'autres étudiants."
Malgré la gravité de ce crime, le journaliste déplore l'absence de réaction des autorités : "Que s'est-il passé ensuite ? Rien. Ou si peu." Il s'interroge sur l'existence même d'une enquête et critique l'inaction de l'État et de la société civile.
Malgré la gravité de ce crime, le journaliste déplore l'absence de réaction des autorités : "Que s'est-il passé ensuite ? Rien. Ou si peu." Il s'interroge sur l'existence même d'une enquête et critique l'inaction de l'État et de la société civile.
Une impunité qui perdure
Venance Konan établit un lien entre l'impunité passée et la persistance des violences : "Alors, pourquoi veut-on que les étudiants arrêtent de commettre des crimes ?" Il cite le cas plus récent de Christian Wilfried Konin, tué par ses camarades un mois avant la publication de sa chronique.
Le journaliste pointe du doigt l'inefficacité des mesures proposées : "On parle de dissoudre des syndicats d'étudiants, d'exclure des étudiants de l'université, il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, et personne ne parle du plus facile, du plus simple à faire dans un État qui se veut de droit, et qui est la poursuite des assassins."
Konan conclut par un avertissement sur les conséquences de cette impunité : "Tant que nous n'aurons pas mis définitivement fin à l'impunité dans ce pays, nos enfants deviendront de plus en plus monstrueux." Un appel à l'action qui résonne encore aujourd'hui face aux violences persistantes sur les campus ivoiriens.
Le journaliste pointe du doigt l'inefficacité des mesures proposées : "On parle de dissoudre des syndicats d'étudiants, d'exclure des étudiants de l'université, il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, et personne ne parle du plus facile, du plus simple à faire dans un État qui se veut de droit, et qui est la poursuite des assassins."
Konan conclut par un avertissement sur les conséquences de cette impunité : "Tant que nous n'aurons pas mis définitivement fin à l'impunité dans ce pays, nos enfants deviendront de plus en plus monstrueux." Un appel à l'action qui résonne encore aujourd'hui face aux violences persistantes sur les campus ivoiriens.