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Jean-Yves Esso Essis à propos de son adhésion au RHDP, "ce choix n'est ni une rupture avec mes convictions"

Mardi 8 Avril 2025

Jean-Yves Esso Essis, l'ancien inspecteur du PDCI, a justifié son adhésion au RHDP ce 8 avril 2025 par une volonté de "contribuer activement à l'édification d'un avenir meilleur pour tous les Ivoiriens".


Jean-Yves Esso Essis à propos de son adhésion au RHDP © Crédit photo DR
Jean-Yves Esso Essis à propos de son adhésion au RHDP © Crédit photo DR
Jean-Yves Esso Essis assume pleinement son changement de camp politique. L'ancien inspecteur du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) a défendu sa décision de rejoindre le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) lors d'une cérémonie d'adhésion organisée mardi 8 avril à Abidjan. Face à Cissé Ibrahima Bacongo, Secrétaire Exécutif du parti présidentiel, et au ministre Adjé Silas Metch, le transfuge a tenu à préciser que son ralliement ne constituait pas un revirement idéologique.

« C'est en toute responsabilité que j'annonce aujourd'hui mon ralliement au RHDP. Ce choix n'est ni une rupture avec mes convictions, ni un reniement de mon engagement passé », a-t-il déclaré, insistant sur la continuité de son parcours politique malgré ce changement d'étiquette. Une position qui soulève néanmoins des questions sur la cohérence de son engagement, après plusieurs années passées dans un parti d'opposition.

Une décision "mûrement réfléchie"

Dans son discours d'adhésion, Jean-Yves Esso Essis a longuement développé les motivations de son ralliement. Pour l'ancien cadre du PDCI, il s'agit avant tout d'une « décision mûrement réfléchie pour contribuer activement à l'édification d'un avenir meilleur pour tous les Ivoiriens ». Une formulation qui évite soigneusement toute critique directe envers son ancien parti, mais qui suggère une insatisfaction quant aux perspectives offertes par l'opposition.

L'ancien inspecteur a également tenu à souligner la constance de son engagement citoyen : « Mon engagement pour la Côte d'Ivoire reste intact, et c'est avec une volonté de dialogue et de réconciliation que je souhaite désormais œuvrer pour l'unité et la stabilité de notre pays ». Un propos qui reprend la rhétorique de réconciliation nationale chère au RHDP, mais qui tranche avec la posture d'opposant qu'il incarnait jusqu'alors.

Le ralliement d'Esso Essis s'accompagne d'une reconnaissance explicite du rôle d'Alassane Ouattara. « Aujourd'hui, j'ai compris que le Président Alassane Ouattara est une figure emblématique du progrès en Côte d'Ivoire », a-t-il affirmé, marquant ainsi une évolution notable de sa perception du chef de l'État. Ce changement de regard s'est accompagné d'excuses publiques « pour les offenses commises à l'égard du RHDP » par le passé.

Un appel à d'autres défections

Au-delà de son cas personnel, Jean-Yves Esso Essis a profité de cette tribune pour inciter d'autres membres du PDCI à suivre son exemple. « J'invite tous ceux qui sont encore dans le doute au PDCI à franchir le pas et à venir rejoindre le RHDP pour œuvrer ensemble au développement de notre pays », a-t-il lancé. Un appel qui s'apparente à une tentative de déstabilisation du parti de Henri Konan Bédié à six mois de l'élection présidentielle.

Cette invitation a trouvé un écho favorable chez Cissé Bacongo, qui a salué l'arrivée de celui qu'il considère comme « une grosse pointure ». Le Secrétaire Exécutif du RHDP a promis que le nouveau venu « sera utilisé comme il se doit », laissant entrevoir des responsabilités futures au sein du parti ou de l'appareil d'État. « Je prends l'engagement de faire en sorte que tu te sentes mieux que là où tu étais et tu seras réhabilité moralement », a-t-il assuré.

Cette arrivée au RHDP intervient dans un contexte politique marqué par la recomposition des alliances. L'ancien parti unique, qui avait rompu son alliance avec le RDR d'Alassane Ouattara en 2018, peine à endiguer les défections de certains de ses cadres attirés par les perspectives offertes par la proximité avec le pouvoir. Pour le PDCI, chaque départ représente un affaiblissement de sa capacité de mobilisation à l'approche du scrutin présidentiel.

Le cas d'Esso Essis illustre les difficultés rencontrées par l'opposition ivoirienne pour maintenir la cohésion dans ses rangs face à l'attractivité du parti au pouvoir. Sa justification, centrée sur la continuité de ses convictions malgré son changement de camp, reflète un phénomène politique courant en Afrique de l'Ouest : la perméabilité des frontières partisanes et la prédominance des parcours individuels sur les affiliations idéologiques.

À l'approche des élections d'octobre 2025, ce ralliement constitue une petite victoire pour le RHDP dans sa stratégie d'affaiblissement de l'opposition. Pour Jean-Yves Esso Essis, l'avenir dira si ce choix, qu'il présente comme fidèle à ses convictions, lui permettra effectivement de mieux servir ses ambitions et celles du pays.

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