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Gbagbo tend la main au PDCI, une alliance contre Ouattara ?

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Dimanche 27 Avril 2025

Face à la radiation électorale de Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo promet au PDCI un soutien "sans rien attendre en retour", une position qui révèle la reconfiguration du paysage politique ivoirien à l'approche de 2025.


Gbagbo tend la main au PDCI, une alliance contre Ouattara ?
Gbagbo tend la main au PDCI, une alliance contre Ouattara ?
Laurent Gbagbo s'engage dans une nouvelle dynamique politique en proposant son appui au PDCI-RDA, parti fragilisé par l'éviction de son président Tidjane Thiam de la course présidentielle. "Nous n'allons pas laisser mourir le PDCI. Nous allons soutenir le PDCI sans rien attendre en retour. Car la conviction politique n'est pas un troc", a déclaré l'ancien président le 26 avril 2025 lors du Comité central ordinaire du PPA-CI.

Cette main tendue intervient dans un contexte de tensions croissantes à six mois de l'élection présidentielle. La décision judiciaire de radier Tidjane Thiam des listes électorales est perçue par l'opposition comme la continuation d'une stratégie visant à écarter systématiquement les adversaires potentiels du pouvoir en place, après les cas de Gbagbo lui-même, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.

Une stratégie contre l'hégémonie du RHDP

Le fondateur du PPA-CI analyse la situation actuelle comme le résultat d'une politique d'affaiblissement orchestrée par le régime d'Alassane Ouattara. L'ancien président utilise une métaphore éloquente en comparant le RHDP à "un serpent qui s'est transformé en monstre de Frankenstein, qui veut tout dévorer sur son passage", selon les propos rapportés par le journaliste Ferro Bally.

Cette analyse souligne les méthodes employées par le pouvoir actuel pour fragmenter l'opposition : "Par débauchage, clientélisme et chantage, il s'est attellé à vider les partis de l'opposition de leur substance." La menace qui pèse sur le PDCI d'être placé sous administration provisoire constitue, pour Gbagbo, une raison supplémentaire de s'ériger en défenseur des libertés publiques, affirmant : "La bataille de notre liberté est aussi la bataille de leur liberté."

Les limites d'une démarche improvisée

L'annonce de ce soutien suscite néanmoins des interrogations sur sa portée réelle. Elle coïncide avec l'annulation d'une manifestation prévue place du Trocadéro à Paris par le PDCI pour protester contre la radiation de Thiam, manifestation à laquelle le PPA-CI avait refusé de participer, ce qui "frappe la sortie de Gbagbo d'un bémol qui pourrait la faire flirter avec l'opportunisme".

L'initiative de Gbagbo semble souffrir des mêmes faiblesses que son "appel de Bonoua" lancé en juillet 2024 : l'improvisation et l'absence de stratégie claire. Son interpellation publique de Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, révèle un mouvement "trop c'est trop" encore mal défini. Cette posture rappelle sa préférence historique pour faire "cavalier seul", à l'image de son positionnement durant l'époque de la Coordination de la gauche démocratique.

Malgré sa stature d'opposant historique, les récentes prises de position de Laurent Gbagbo "par sursaut" font émerger des doutes sur sa capacité à incarner une alternative structurée face au pouvoir actuel, à l'heure où "cette redoutable bête politique commence à manquer et de projets sans équivoque et de crocs".

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