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Arrestation de Soumahoro Kando : Une "instrumentalisation de la justice" selon l'opposition ivoirienne

Mardi 20 Août 2024

Les partis d'opposition et organisations de la société civile protestent contre l'arrestation de Soumahoro Kando, signataire d'une déclaration commune.


Arrestation de Soumahoro Kando et l'opposition ivoirienne © Crédit photo DR
Arrestation de Soumahoro Kando et l'opposition ivoirienne © Crédit photo DR
L'arrestation de Soumahoro Kando révolte l'opposition en Côte d'Ivoire. Dans un communiqué publié le 20 août 2024, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile dénoncent une "arrestation arbitraire". Ils exigent la "libération immédiate et sans condition" de Kando, interpellé le 13 août à Abidjan.

Cette arrestation fait suite à la signature par Kando d'une déclaration politique le 9 août 2024. Ce jour-là, un groupement de partis d'opposition et d'organisations de la société civile a tenu une conférence de presse commune à la maison du PDCI-RDA. Les signataires ont notamment demandé la prolongation de la période d'inscription sur les listes électorales et l'ouverture d'un dialogue inclusif en vue de la présidentielle de 2025.

Le 13 août, Soumahoro Kando a été convoqué à la préfecture de police d'Abidjan. Il a ensuite été placé en détention puis présenté au parquet. Les autorités prévoient de le juger en flagrant délit.

Les signataires de la déclaration du 9 août dénoncent une "instrumentalisation de l'appareil judiciaire pour servir des fins politiques". Selon eux, cette arrestation vise à "intimider ou démotiver les leaders politiques et de la société civile dans leur élan d'unité d'actions".

Le communiqué souligne que le GPS n'est pas officiellement dissous. Un recours en cassation est en effet pendant concernant la procédure de dissolution engagée contre cette formation politique.

Appel au respect des libertés

Les partis d'opposition et organisations signataires expriment leur "solidarité" envers Soumahoro Kando. Ils se disent prêts à "défendre ses droits en tant que citoyen, comme nous l'aurions fait pour tout autre ivoirien dans une telle situation".

Les auteurs du communiqué demandent aux autorités judiciaires d'organiser une conférence de presse. L'objectif est d'"éclairer l'opinion nationale et internationale" sur cette affaire "pour que nul n'en ignore".

Ils appellent également le gouvernement à "faire respecter l'État de droit, les Droits de l'Homme et les Libertés publiques". Le texte rappelle les "engagements internationaux pris par la Côte d'Ivoire" et les dispositions de la Constitution en la matière.

Inquiétudes pour le processus électoral

Cette arrestation soulève des inquiétudes quant au climat politique à l'approche de la présidentielle d'octobre 2025. Les opposants craignent que de telles actions n'entravent le dialogue nécessaire pour garantir un scrutin apaisé.

Le communiqué rappelle que l'objectif de la déclaration du 9 août était de "se mobiliser pour assurer que la prochaine élection présidentielle se tienne dans la paix, sans violence". Les signataires mettent en garde contre le risque de nouvelles "crises électorales" si les conditions d'un scrutin inclusif ne sont pas réunies.

L'arrestation de Soumahoro Kando risque de tendre davantage les relations entre pouvoir et opposition à 14 mois de l'échéance présidentielle. Elle pourrait compromettre les efforts de dialogue appelés de leurs vœux par les acteurs politiques et la société civile ivoirienne.

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