La question des noms et de la nationalité occupe le débat public en Côte d'Ivoire. Dans une analyse détaillée, le journaliste Venance Konan répond à cette interrogation : "Peut-on s'appeler Thiam et être Ivoirien ?"
Pour étayer sa réponse, il présente une série d'exemples internationaux qui illustrent la dissociation entre patronyme et nationalité dans le monde contemporain.
Pour étayer sa réponse, il présente une série d'exemples internationaux qui illustrent la dissociation entre patronyme et nationalité dans le monde contemporain.
Les noms voyagent avec leurs porteurs
"Les noms n'ont pas de nationalité. Ils ont seulement une origine, une histoire, parfois une signification particulière, mais ils voyagent comme ceux qui les portent voyagent", explique Venance Konan. Pour appuyer son propos, il cite le cas de Sah Bi Djè, un Américain d'origine ivoirienne vivant en Californie, anciennement connu sous le nom de Jess Sah Bi.
Le journaliste mentionne également Ajaypal Singh Banga, président de la Banque mondiale : "Personne aux États-Unis ne lui contestera sa nationalité américaine en raison de son nom et de son turban."
Le journaliste mentionne également Ajaypal Singh Banga, président de la Banque mondiale : "Personne aux États-Unis ne lui contestera sa nationalité américaine en raison de son nom et de son turban."
La réalité ivoirienne
En Côte d'Ivoire, le phénomène n'est pas nouveau. "Dans ma région de Daoukro-Ouellé, il ne faut pas se fier aux patronymes pour classer des personnes dans une ethnie", précise Venance Konan. Il cite l'exemple de Karim Traoré, "un parfait Baoulé" malgré son patronyme.
Cette réalité s'étend à l'ensemble du pays. "En pays Bété, on peut s'appeler Konan Kouassi et être un authentique Bété", souligne le journaliste.
Cette réalité s'étend à l'ensemble du pays. "En pays Bété, on peut s'appeler Konan Kouassi et être un authentique Bété", souligne le journaliste.
La double nationalité en question
Concernant Tidjane Thiam, Venance Konan distingue deux aspects : "Le problème avec Tidjane Thiam n'est pas sa nationalité ivoirienne, mais la nationalité française qu'il a aussi, alors qu'il veut être président de la Côte d'Ivoire."
La constitution ivoirienne exige d'être exclusivement Ivoirien pour briguer la présidence. Le journaliste note que Tidjane Thiam "a entamé la procédure pour ne plus être Français et rester exclusivement Ivoirien."
Pour Venance Konan, la question relève de la compétence des magistrats : "Il vaut mieux laisser les magistrats qui en ont la compétence nous situer le moment venu."
Cette analyse du journaliste ivoirien apporte un éclairage sur un débat qui dépasse le simple cadre de la nationalité pour interroger l'identité dans un monde où les parcours individuels transcendent les frontières.
La constitution ivoirienne exige d'être exclusivement Ivoirien pour briguer la présidence. Le journaliste note que Tidjane Thiam "a entamé la procédure pour ne plus être Français et rester exclusivement Ivoirien."
Pour Venance Konan, la question relève de la compétence des magistrats : "Il vaut mieux laisser les magistrats qui en ont la compétence nous situer le moment venu."
Cette analyse du journaliste ivoirien apporte un éclairage sur un débat qui dépasse le simple cadre de la nationalité pour interroger l'identité dans un monde où les parcours individuels transcendent les frontières.