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Jean Emmanuel Ouédraogo, Premier ministre du Burkina : "Le peuple ivoirien pris en otage"

Mercredi 30 Avril 2025

Dans une intervention télévisée, Jean Emmanuel Ouédraogo a accusé la Côte d'Ivoire d'abriter les instigateurs de tentatives de déstabilisation du Burkina Faso, tout en exonérant la population ivoirienne.


Jean Emmanuel Ouédraogo accuse Abidjan d'héberger des opposants au régime burkinabè © Crédit photo DR
Jean Emmanuel Ouédraogo accuse Abidjan d'héberger des opposants au régime burkinabè © Crédit photo DR
Les relations entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire connaissent un nouveau pic de tension après les déclarations du Premier ministre burkinabè Jean Emmanuel Ouédraogo. Lors d'une intervention télévisée diffusée lundi soir sur la chaîne nationale, le chef du gouvernement a directement pointé du doigt Abidjan comme refuge des opposants au régime de Ouagadougou.

« Tous les instigateurs sont aujourd'hui installés à Abidjan, qui leur fournit le gîte et le couvert », a affirmé sans détour le Premier ministre burkinabè. Ces accusations s'inscrivent dans le contexte d'un présumé complot contre le pouvoir en place à Ouagadougou, complot dont les responsables seraient, selon lui, des ressortissants burkinabè installés en Côte d'Ivoire et qui agiraient en collusion avec des groupes terroristes.

Une distinction entre le peuple et le pouvoir ivoiriens

Malgré la gravité de ses accusations contre les autorités ivoiriennes, Jean Emmanuel Ouédraogo a tenu à établir une distinction claire entre le gouvernement d'Abidjan et les citoyens ivoiriens. « Il n'y a aucun problème entre les peuples burkinabè et ivoirien. Le peuple ivoirien n'est pas au courant de ce qui se trame contre nous », a-t-il précisé, avant d'ajouter que ce dernier est « lui aussi victime d'un impérialisme que nous combattons ».

Cette rhétorique, désormais habituelle dans les discours des dirigeants de l'Alliance des États du Sahel (AES), vise à maintenir un semblant de fraternité entre les populations tout en accusant les gouvernements voisins. « Ce combat pour une indépendance véritable devrait rassembler les peuples burkinabè, ivoirien, malien, nigérien… C'est regrettable de voir aujourd'hui le peuple ivoirien pris en otage », a poursuivi le Premier ministre, inscrivant ainsi son propos dans la ligne idéologique de la coalition sahélienne.

L'affaire Alain Traoré au cœur des tensions

Le cas d'Alain Traoré, alias Alino Faso, a également été évoqué par Jean Emmanuel Ouédraogo. Ce citoyen burkinabè, arrêté récemment en Côte d'Ivoire pour subversion, cristallise les tensions entre les deux pays. Le Premier ministre a exprimé son incompréhension face à cette arrestation : « C'est un homme qui incarnait le lien entre nos deux peuples. Il vit en Côte d'Ivoire avec sa famille ivoirienne et a toujours œuvré pour l'entente entre nos nations ».

Cette affaire prend une dimension diplomatique significative, le chef du gouvernement burkinabè y voyant une manœuvre contre son pays. « Nous attendons toujours des explications. Mais j'ai le sentiment qu'il s'agit d'un écran de fumée visant à diaboliser notre pays », a-t-il déclaré. Cette interprétation s'inscrit dans un contexte régional où les accusations réciproques entre pays voisins se multiplient, particulièrement depuis la formation de l'AES par le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois États dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État.

Ces déclarations interviennent alors que la CEDEAO tente de maintenir le dialogue entre ses membres, dans une région où les crises sécuritaires et politiques s'enchevêtrent de plus en plus.

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