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Braquage BCEAO : Gbagbo dénonce une manœuvre politique, "on a voulu m'empêcher de payer les salaires"

Jeudi 17 Octobre 2024

Laurent Gbagbo s'exprime sur l'affaire du prétendu braquage qui entrave son éligibilité. L'ancien président ivoirien qualifie les accusations de "grotesques" et explique sa version des événements de 2011.


Braquage BCEAO : Gbagbo dénonce une manœuvre politique © Crédit photo DR
Braquage BCEAO : Gbagbo dénonce une manœuvre politique © Crédit photo DR
Laurent Gbagbo sort de sa réserve concernant l'affaire du prétendu braquage. Dans un entretien accordé à AFO Média, l'ancien président ivoirien aborde les accusations qui pèsent sur lui et l'empêchent d'être candidat à la prochaine élection présidentielle. Il rejette catégoriquement ces allégations et les qualifie de "grotesques".

Gbagbo retrace le contexte de l'époque : "Quand j'étais président, on a voulu faire en sorte qu'à l'intérieur du pays, la population se révolte contre moi. On a coupé le robinet. On a voulu m'empêcher de payer les salaires." Face à cette situation, il explique avoir pris la décision de nationaliser certaines banques pour assurer le paiement des salaires des fonctionnaires.

L'ancien chef d'État détaille sa décision : "Un matin, j'allais au conseil des ministres et j'apprends par la radio qu'un certain nombre de banques ont fermé et que tous les dirigeants sont partis hors du pays. Et c'était la fin du mois. Donc, les salaires étaient déjà positionnés. Donc, il ne fallait pas que les banques ouvrent."

Une décision controversée

Laurent Gbagbo explique les mesures prises : "J'ai décidé, arrivé au conseil des ministres, de nationaliser ces banques-là. Et d'affecter illico presto des citoyens qui ont procédé au paiement des salaires." Il insiste sur le fait que cette action visait uniquement à garantir le paiement des fonctionnaires et non à s'enrichir personnellement.

L'ancien président rejette fermement l'accusation de braquage : "Il n'y a jamais eu de braquage." Il souligne que cette affaire a été montée de toutes pièces dès l'annonce de son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI). "Dès qu'ils ont su que j'étais en train d'être acquitté à la CPI, ils ont monté quelque chose ici", affirme-t-il.

Gbagbo dénonce ce qu'il perçoit comme une manœuvre politique visant à l'écarter de la scène politique ivoirienne. Il s'interroge sur le traitement différencié des personnes impliquées dans cette affaire : "Tout le monde a pris 20 ans de prison. Mais, c'est qu'après, les autres, y compris le principal accusé, sont amnistiés."

Une amnistie sélective ?

L'ancien président soulève la question de ce qu'il appelle une "amnistie sélective". Il s'interroge : "Pourquoi mon chef, c'est-à-dire le chef de file des accusés, des condamnés, lui il est amnistié, et puis moi, qui ne viens qu'après dans la hiérarchie, je ne le suis pas. Pourquoi ?" Cette situation, selon lui, vise à l'empêcher d'être candidat à la prochaine élection présidentielle.

Gbagbo rappelle également son statut au moment des faits : "Et puis même pour ce braquage, moi au mois de février, j'étais chef d'État." Il souligne qu'un chef d'État bénéficie normalement d'une juridiction spéciale pour ce type d'affaires, remettant ainsi en question la légitimité de la procédure judiciaire à son encontre.

Malgré ces obstacles, Laurent Gbagbo reste déterminé à poursuivre son combat politique. Il évoque un précédent historique : "En 1990, les mêmes personnes disaient que je n'allais pas être candidat contre Houphouët. Mais j'ai été candidat contre Houphouët. Et cela a ouvert la route au multipartisme." Il se présente comme un "précurseur" et un "pionnier" dans la vie politique ivoirienne.

L'ancien président conclut en réaffirmant sa volonté de se battre : "Moi, je vais me battre jusqu'à la fin de ma vie, je vais me battre parce que les combats des Nkrumah, des Lumumba, ce n'est pas achevé." Cette déclaration souligne sa détermination à rester un acteur de la scène politique ivoirienne, malgré les obstacles juridiques auxquels il fait face.

Les révélations de Laurent Gbagbo sur l'affaire du prétendu braquage de la BCEAO apportent un nouvel éclairage sur cet épisode controversé de l'histoire récente de la Côte d'Ivoire. Elles soulèvent des questions sur l'utilisation de la justice dans le jeu politique et sur les enjeux de la prochaine élection présidentielle dans le pays.

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