Taxe douanière américaine imposé à la Côte d'Ivoire: le gouvernement rassure "nous ne sommes pas inquiets"

Mercredi 9 Avril 2025

La taxe douanière américaine de 21% sur le cacao, l'hévéa et l'anacarde ivoiriens suscite des préoccupations. Le gouvernement s'est voulu rassurant ce 9 avril 2025 en conseil des ministres.


Taxe douanière américaine imposé à la Côte d'Ivoire: le gouvernement rassure © Crédit photo DR
La taxe douanière de 21% imposée par l'administration Trump sur plusieurs produits agricoles phares de la Côte d'Ivoire provoque des remous dans le secteur exportateur. Cette mesure concerne notamment le cacao, l'hévéa et l'anacarde, piliers de l'économie agricole ivoirienne et sources importantes de devises pour le pays.

Face à cette situation, le gouvernement ivoirien tente de rassurer les acteurs économiques. Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 9 avril au palais présidentiel d'Abidjan-Plateau, Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a affirmé : « Nous ne sommes pas particulièrement inquiets ».

Stratégie de diversification des débouchés

Le ministre de la Communication a présenté les grandes lignes de la stratégie gouvernementale pour faire face à cette nouvelle contrainte commerciale. « Il faut, dans un premier temps, chercher à identifier de nouveaux débouchés pour nos produits afin de compenser cette perte », a déclaré Amadou Coulibaly.

Cette approche proactive vise à limiter l'impact économique de la décision américaine sur les filières agricoles concernées. Les autorités ivoiriennes semblent privilégier l'ouverture de nouveaux marchés plutôt que l'affrontement diplomatique avec Washington, alors que plusieurs entreprises exportatrices ont déjà exprimé leurs préoccupations.

Le ministre n'a pas fourni d'estimation chiffrée précise des conséquences financières de cette mesure. « Je ne peux pas vous donner avec exactitude l'impact financier de cette mesure, mais je vous invite à considérer la valeur de nos échanges avec les États-Unis pour en avoir une idée », a-t-il indiqué, suggérant que l'analyse est en cours au niveau interministériel.

Relations bilatérales préservées malgré les tensions commerciales

Amadou Coulibaly a tenu à relativiser la portée de cette décision sur les relations globales entre la Côte d'Ivoire et les États-Unis. « Les financements que nous recevons du gouvernement américain se poursuivent », a-t-il précisé, soulignant que la coopération entre les deux pays ne se limite pas aux échanges commerciaux.

Cette taxe douanière s'inscrit dans une logique de réciprocité, la Côte d'Ivoire appliquant déjà des droits de douane de l'ordre de 41% sur plusieurs produits américains importés. Cette dimension n'a pas échappé au gouvernement ivoirien, qui semble comprendre le mécanisme tout en cherchant à en atténuer les effets.

Les ministères de l'Économie, des Finances et du Budget travaillent actuellement sur différents scénarios pour évaluer l'impact réel de cette mesure et proposer des solutions adaptées. Des discussions sont également en cours au niveau diplomatique pour tenter d'apaiser les tensions commerciales.

Cette nouvelle donne intervient dans un contexte international marqué par une tendance protectionniste croissante. Pour la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, l'enjeu est de taille : transformer cette contrainte en opportunité pour diversifier ses marchés et réduire sa dépendance à certains partenaires commerciaux traditionnels.
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