Révision liste électorale : l'opposition ivoirienne hausse le ton avant 2025

Mercredi 21 Aout 2024

L'opposition ivoirienne demande une prolongation de l'enrôlement sur la liste électorale jusqu'à juillet 2025 et un dialogue inclusif pour des réformes électorales consensuelles.


Révision liste électorale, l'opposition ivoirienne hausse le ton © Crédit photo DR
Le Groupement des Partis Politiques dans l'Opposition et des Organisations de la Société civile (OSC) a tenu un point de presse le 9 août 2024 pour exprimer ses préoccupations sur le processus électoral. Cette initiative vise à garantir que l'élection présidentielle de 2025 se déroule dans un climat apaisé, sans violences, contrairement aux scrutins précédents qui ont engendré des crises.

Le groupement a formulé deux demandes principales. Premièrement, il souhaite que l'enrôlement sur la liste électorale reste ouvert jusqu'à fin juillet 2025, soit 3 mois avant le scrutin prévu en octobre. Deuxièmement, il appelle le gouvernement à engager un dialogue inclusif avec l'ensemble des acteurs politiques et de la société civile. 

L'objectif de ce dialogue est d'aborder les réformes électorales jugées nécessaires par l'opposition. Ces réformes concerneraient les aspects juridiques, constitutionnels, organisationnels, sécuritaires et financiers du processus électoral. Le groupement estime que ces changements permettraient d'aboutir à une élection crédible et transparente en 2025.

Composition et revendications du groupement d'opposition

Le groupement réunit des partis politiques d'opposition et des organisations de la société civile. Certains mouvements, comme Générations et Peuples Solidaires (GPS), n'ont pas été autorisés à signer la déclaration en raison de procédures judiciaires en cours. Malgré des divergences idéologiques, les membres affirment leur solidarité sur ces revendications électorales.

Les signataires demandent des réformes pour garantir une élection "inclusive, crédible et transparente" en 2025. Ils souhaitent que ce scrutin marque "un nouveau départ" pour la Côte d'Ivoire, placé sous le signe de "la justice, l'équité et les droits civiques de tous les citoyens".

Tensions autour de l'arrestation d'un signataire de la déclaration

Le 13 août 2024, Soumahoro Kando, signataire de la déclaration pour le compte du mouvement GPS, a été convoqué à la préfecture de police d'Abidjan. Il a ensuite été placé en détention administrative puis déféré au parquet. Les autorités l'accusent d'avoir signé au nom d'un mouvement sous le coup d'une procédure de dissolution.

Cette arrestation a provoqué l'indignation des autres signataires de la déclaration. Dans un communiqué, ils dénoncent "une instrumentalisation de l'appareil judiciaire pour servir des fins politiques". Ils estiment que cette action vise à "intimider ou démotiver les leaders politiques et de la société civile dans leur élan d'unité d'actions".

Appel à la libération et au respect des libertés

Le groupement d'opposition demande "la libération immédiate et sans condition" de Soumahoro Kando. Il exprime sa solidarité et se dit prêt à "défendre ses droits en tant que citoyen". Les signataires réclament que "la justice dise le droit" sur ce dossier lors d'une conférence de presse.

Plus largement, ils appellent le gouvernement à "faire respecter l'État de droit, les Droits de l'Homme et les Libertés publiques". Ils invoquent les engagements internationaux et constitutionnels de la Côte d'Ivoire en la matière. Le groupement place ces demandes sous le signe de "la Paix et de la Cohésion sociale" dans le pays.
Ibrah Kanté
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