Radiation électorale de Tidjane Thiam : l'URD dénonce une menace démocratique

Mercredi 23 Avril 2025

L'URD, par la voix de Danièle Boni-Claverie, alerte sur les dangers pour la démocratie ivoirienne suite à la radiation électorale de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, à six mois de la présidentielle.


Radiation électorale de Tidjane Thiam : l'URD dénonce une menace démocratique © Crédit photo DR
La radiation électorale de Tidjane Thiam provoque une onde de choc dans le paysage politique ivoirien. Dans un communiqué publié le 22 avril 2025, l'Union Républicaine pour la Démocratie (URD) exprime de vives préoccupations face à cette décision du tribunal de première instance d'Abidjan concernant le président du PDCI-RDA.

La formation politique dirigée par Danièle Boni-Claverie estime que cette radiation s'inscrit dans un schéma plus large visant à écarter les principales figures de l'opposition du scrutin présidentiel prévu dans six mois.

Une stratégie d'exclusion politique

Pour l'URD, le cas de Tidjane Thiam n'est pas isolé mais s'ajoute à une série d'exclusions politiques. "Ce qui est gênant, c'est que le cas de Tidjane Thiam n'est pas isolé. Il s'ajoute à ceux de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, tous écartés du jeu électoral par des décisions judiciaires ou administratives qui pour le commun des mortels semblent contestables", peut-on lire dans le communiqué.

Le parti souligne particulièrement la dimension symbolique de cette décision, notant que "les Ivoiriens sont sous le choc. On leur dit que le petit-fils du Président Félix Houphouët-Boigny n'est pas ivoirien, un symbole aussi fort qu'incompréhensible". Cette référence historique renforce le caractère politiquement sensible de la situation.

Risques de tensions pré-électorales

Face à ces développements, l'URD "prend à témoin l'opinion nationale et internationale" et met en garde contre les risques d'une crise pré-électorale. Le parti établit un parallèle avec les tensions passées, rappelant que "ces procédés ont des répercussions politiques incontrôlables" et que se mettent en place "tous les ingrédients d'une crise pré-électorale avec son lot de tensions, de divisions et de violences".

Le communiqué remet également en question la crédibilité de la Commission Électorale Indépendante (CEI), qui avait initialement validé la candidature de Thiam avant que cette décision ne soit invalidée par la justice. L'URD formule deux demandes concrètes : "la mise en place urgente d'un cadre d'échanges et de dialogue politique" et "la réintégration immédiate des leaders injustement radiés du fichier électoral".

Danièle Boni-Claverie et son parti concluent leur prise de position par un message de principe sur les fondements démocratiques. "Aucune paix durable, aucune élection crédible ne peuvent être envisagées dans un contexte où la justice est utilisée comme un outil de neutralisation politique", affirme le communiqué.

Cette affaire intervient dans un contexte électoral déjà tendu, alors que plusieurs formations politiques dénoncent des manœuvres visant à restreindre la participation de l'opposition. L'URD réaffirme son engagement pour "une Côte d'Ivoire réconciliée, inclusive et démocratique, où nul ne peut être privé de son droit de choisir et d'être choisi".

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