Radiation électorale Tidjane Thiam : le gouvernement évoque l'état de droit

Mercredi 23 Avril 2025

Lors du Conseil des Ministres du 23 avril 2025 en Côte d'Ivoire, le porte-parole du gouvernement ivoirien a commenté la radiation électorale de Tidjane Thiam, décision qui suscite des réactions au Sénégal et dans l'opposition.


Conseil des Ministres du 23 avril 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
La radiation électorale de Tidjane Thiam a occupé une place importante lors du compte-rendu du Conseil des Ministres tenu ce mercredi 23 avril 2025 à Abidjan. Interrogé par la presse sur cette décision du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau concernant le président du PDCI-RDA, le porte-parole du gouvernement a défendu la position des autorités.

Cette affaire intervient à six mois de l'élection présidentielle et provoque des réactions tant en Côte d'Ivoire qu'à l'étranger, notamment au Sénégal où plusieurs médias ont consacré leurs unes à ce sujet, qualifiant parfois la situation de "retour de l'ivoirité".

Le gouvernement invoque le respect de l'état de droit

Le porte-parole du gouvernement a placé cette décision judiciaire dans le cadre du respect de l'état de droit. "Nous sommes en train de consolider l'état de droit. La juge a rendu une décision, nous la respectons", a-t-il déclaré, précisant que cette décision s'appuie sur l'article 48, déjà appliqué par le passé.

"En 2011, on a eu le cas de ce que vous-même, la presse, avait appelé la jurisprudence Tchoté, et personne dans notre pays ne peut remettre en doute les compétences du professeur Francis Waudier en termes de droit, encore moins en termes de droit constitutionnel", a rappelé le ministre, faisant référence à un précédent juridique.

Une décision qui s'inscrit dans une série d'exclusions politiques

Cette radiation s'ajoute à celles d'autres figures politiques majeures comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Le ministre a rejeté les accusations d'instrumentalisation politique de la justice en comparant la situation à des cas similaires dans d'autres démocraties.

"On ne peut pas avoir une démocratie bonne pour les pays développés, et puis une autre à géométrie variable que l'on voudrait que les pays sur le continent vivent", a affirmé le porte-parole, avant d'ajouter : "Nous voulons un État de droit, nous voulons un État qui soit respectueux de ses textes."

Les conséquences politiques de cette décision ne se sont pas fait attendre. Selon les informations relayées lors du Conseil des Ministres, les groupes parlementaires PDCI et PPACI ont quitté la séance plénière à l'Assemblée nationale le matin même. Par ailleurs, Tidjane Thiam a annoncé dans une interview à l'AFP son intention de saisir la Cour de justice de la CEDEAO.

Face à ces réactions, le gouvernement maintient sa position. "Il est tout à fait normal pour le justiciable d'utiliser toutes les voies de recours qui s'offrent à lui", a reconnu le porte-parole, tout en avertissant que "le désordre ne sera pas toléré". Le ministre a conclu en réaffirmant l'engagement du chef de l'État pour "des élections transparentes, démocratiques, apaisées et légales, parce que conformes à la constitution".
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