Radiation de Thiam : le gouvernement réagit, "la Côte d'Ivoire est un État respectueux des décisions de justice"

Mercredi 23 Avril 2025

Le porte-parole du gouvernement défend la radiation électorale de Tidjane Thiam lors du point presse suivant le Conseil des Ministres du 23 avril 2025, invoquant le respect de l'état de droit.


Radiation de Thiam : le gouvernement réagit © Crédit photo DR
La radiation des listes électorales de Tidjane Thiam a dominé les échanges en marge du Conseil des Ministres tenu ce mercredi 23 avril 2025 au Palais présidentiel d'Abidjan. Cette décision du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau concernant le président du PDCI-RDA a suscité de nombreuses questions des journalistes présents.

Face à ces interrogations, le porte-parole du gouvernement a martelé que la Côte d'Ivoire construit "un État de droit qui est basé sur le respect des textes". Il a insisté sur le fait que cette décision relevait exclusivement de la justice et non d'une intervention du pouvoir exécutif.

Une décision judiciaire appuyée sur une jurisprudence existante

La radiation électorale de Tidjane Thiam repose sur une décision rendue mardi 22 avril 2025 par le tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau. Selon les informations rapportées lors du point presse, la juge a estimé que "le petit-fils de Félix Houphouët-Boigny n'était plus ivoirien au moment de son inscription sur la liste électorale en 2022".

Le porte-parole a tenu à rappeler l'existence d'un précédent juridique dans ce domaine. "En 2011, on a eu le cas de ce que vous-même, la presse, aviez appelé la jurisprudence Tchoté, et personne dans notre pays ne peut remettre en doute les compétences du professeur Francis Waudier en termes de droit, encore moins en termes de droit constitutionnel", a-t-il souligné, précisant que "c'est un texte qui a déjà connu une application, il en connaît une autre aujourd'hui".

Les réactions internationales et le parallèle avec d'autres démocraties

La radiation de Tidjane Thiam a entraîné de vives réactions, notamment dans la presse sénégalaise. Plusieurs journaux ont consacré leurs unes à cette affaire, certains évoquant même "le retour de l'ivoirité" ou titrant "Ouattara victime hier, bourreau aujourd'hui".

En réponse à ces critiques, le ministre a établi un parallèle avec une situation récente en France : "Nous avons vu récemment que la candidate d'un parti en France, parti qui est arrivé à trois reprises au second tour, a été frappée d'inéligibilité. Il y aura certes un appel, mais s'il y avait des élections demain en France, ladite candidate ne pourrait pas faire acte de candidature."

Le porte-parole a rejeté l'idée selon laquelle cette décision compromettrait la tenue d'élections inclusives. "Le chef de l'État s'est engagé à ce que les élections soient apaisées et démocratiques", a-t-il rappelé, tout en précisant que "ce n'est pas au chef de l'État de décider qui va à l'élection ou qui ne va pas. Il y a des organes qui existent pour cela."

Il a également affirmé que "le désordre ne sera pas toléré", tout en reconnaissant qu'il est "tout à fait légitime qu'un justiciable utilise toutes les voies de recours qui lui sont offertes". Cette déclaration fait référence à l'intention de Tidjane Thiam de saisir la Cour de justice de la CEDEAO.

Cette radiation intervient alors que quatre personnalités politiques majeures, dont l'ancien président Laurent Gbagbo, se trouvent déjà dans l'impossibilité de participer aux prochaines échéances électorales, selon les questions soulevées par les journalistes présents à la conférence de presse.

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