Primes enseignants Côte d'Ivoire : Bras de fer entre syndicats et gouvernement

Vendredi 4 Octobre 2024

Les primes pour les enseignants en Côte d'Ivoire au cœur d'un débat. Les syndicats demandent 300 milliards FCFA annuels pour revaloriser les salaires du corps enseignant.


Primes enseignants Côte d'Ivoire, bras de fer entre syndicats et gouvernement © Crédit photo Sercom Gouvernement ivoirien
Les primes pour les enseignants en Côte d'Ivoire deviennent un sujet de tension. Les faîtières des enseignants exigent l'instauration de primes d'incitation, chiffrées à 300 milliards FCFA par an. Cette revendication met en lumière les difficultés économiques auxquelles font face les enseignants du pays.

Les syndicats ont élaboré une grille précise des primes mensuelles demandées. Elles s'échelonnent de 150.000 FCFA pour la catégorie C3 à 450.000 FCFA pour la catégorie A7. Le porte-parole des faîtières justifie ces montants en se basant sur les primes déjà accordées à d'autres agents de la fonction publique.

La ministre de l'Education nationale, Anne Ouloto, propose d'organiser des ateliers pour discuter de ces chiffres. Elle souhaite élaborer un document consensuel à présenter au gouvernement. Cette approche ne satisfait pas les syndicats qui demandent un engagement immédiat.

Menace de perturbation de la rentrée

Face à l'absence de réponse concrète, les enseignants envisagent une grève de trois jours à la mi-octobre. Ils affirment que cette prime d'incitation est nécessaire pour leur permettre de "se réaliser et de faire face au coût de la vie". Le porte-parole souligne que d'autres fonctionnaires, notamment dans les ministères de la Fonction publique et des Transports, bénéficient déjà de primes similaires.

Les syndicalistes s'appuient sur une déclaration de la ministre Anne Ouloto selon laquelle "tous les fonctionnaires méritent des primes". Cependant, le cabinet de la ministre nuance cette affirmation, indiquant que "la ministre n'a pas tout à fait dit ce que rapportent les enseignants".

Les enseignants reconnaissent les efforts du gouvernement, notamment les mesures sociales décidées le 6 août 2022. Néanmoins, ils estiment que ces avancées sont insuffisantes face à l'augmentation du coût de la vie. Leur détermination se traduit par une déclaration ferme : "Nous sommes décidés à arracher la prime au gouvernement."

Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face le système éducatif ivoirien, pris entre les contraintes budgétaires et la nécessité de valoriser le corps enseignant.
Kristian B. Aka
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