Présidentielle 2025 : l'Opposition ivoirienne détaille ses inquiétudes à l'ONU

Vendredi 18 Avril 2025

La Coalition pour l'Alternance Pacifique (Opposition ivoirienne) a présenté ses inquiétudes concernant la liste électorale et la composition de la CEI au représentant de l'ONU le 18 avril 2025 à Abidjan.


Présidentielle 2025 : l'Opposition ivoirienne détaille ses inquiétudes à l'ONU © Crédit photo DR
La Coalition pour l'Alternance Pacifique en Côte d'Ivoire (CAP-CI) a dressé un inventaire des failles du système électoral ivoirien devant Leonardo Santos Simao. Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, en mission dans le pays, a reçu vendredi 18 avril 2025 les dirigeants de cette coalition d'opposition au siège du Mouvement des Générations Capables (MGC) à Cocody.

Cette audience de deux heures a permis aux douze dirigeants de partis politiques présents d'exposer leurs préoccupations à six mois de l'élection présidentielle. Autour de la porte-parole Simone Gbagbo figuraient notamment Pascal Affi N'Guessan (FPI), Georges-Philippe Ezaley (PDCI-RDA) et Danièle Boni-Claverie (URD), face à une délégation onusienne de sept personnes.

Liste électorale et composition de la CEI en question

Le premier volet des doléances transmises par la CAP-CI concerne les "énormités" contenues dans la liste électorale actuelle. Les représentants de l'opposition ont énuméré des cas précis d'anomalies : électeurs sans identité complète, incohérences dans les dates de naissance, "électrices ayant plus de 50 enfants", ou encore "électeurs de plus de 100 ans". Un "volumineux document" compilant ces irrégularités a été remis à la délégation de l'ONU.

La composition de la Commission Électorale Indépendante constitue le deuxième grief majeur de l'opposition. Selon les chiffres avancés lors de la rencontre, "sur les 15 membres qui composent la Commission centrale, 12 sont proches du parti au pouvoir". Une disproportion qui se retrouverait également au niveau local, puisque "sur 630 commissions électorales locales, 610 sont présidées par des militants du parti au pouvoir". Ces déséquilibres justifieraient, selon la CAP-CI, une refonte complète de l'organe électoral.

Dialogue politique et réponse mesurée de l'ONU

La coalition a également fait part de ses tentatives infructueuses d'établir un "véritable dialogue politique inclusif" avec le gouvernement. Simone Gbagbo a insisté sur "la nécessité de réformer le système électoral, de s'asseoir et de parler avec les uns et les autres, particulièrement avec le gouvernement, pour que le dialogue national soit organisé". Les questions du découpage électoral, du financement des campagnes et de la réforme constitutionnelle ont aussi été abordées.

Dans sa réponse, Leonardo Santos Simao a adopté une position de neutralité prudente. "Nous avons pris bonne note de ces préoccupations", a-t-il déclaré devant la presse, tout en rappelant que "la solution des problèmes qui se posent sera toujours trouvée dans la classe politique ivoirienne". Le diplomate onusien a défini son rôle comme celui d'un facilitateur chargé "d'encourager les uns et les autres qui se parlent, qui trouvent les solutions possibles, réalistes, pour que les élections soient paisibles".

Cette rencontre s'inscrit dans une série de consultations menées par le représentant de l'ONU depuis son arrivée en Côte d'Ivoire. La délégation devrait également rencontrer les autorités gouvernementales et d'autres acteurs de la société civile avant la fin de sa mission, dans un contexte de tensions croissantes à l'approche du scrutin présidentiel d'octobre 2025.

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