PDCI-RDA : Valérie Yapo refuse la réhabilitation par Thiam

Vendredi 28 Mars 2025

Malgré l'annulation des sanctions par Tidjane Thiam, l'ancienne déléguée PDCI-RDA d'Akoupé, Valérie Yapo, exige une réhabilitation par voie judiciaire et conteste sa légitimité.


Valérie Yapo refuse la réhabilitation par Thiam © Crédit photo DR
Valérie Yapo persiste dans sa contestation contre le PDCI-RDA. Malgré l'annonce de levée des sanctions disciplinaires par Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, l'ancienne déléguée d'Akoupé refuse cette décision et poursuit sa démarche judiciaire. "J'ai commencé la procédure depuis le 11 mars. C'est pas à 48 h de la décision du juge qu'on va me réhabiliter. On ne m'infantilise pas. Je ne vais pas retirer de plainte", a-t-elle déclaré à la presse le vendredi 28 mars 2025.

Cette position tranchée intervient après que le président du PDCI-RDA a annoncé l'annulation des sanctions contre tous les militants sanctionnés du parti. Une mesure qui aurait dû bénéficier à Mme Yapo, mais que cette dernière refuse catégoriquement, préférant obtenir gain de cause par la voie judiciaire. "La justice suit son cours. J'attends une décision de justice pour me réhabiliter. Moi, je veux une réintégration par la justice", a-t-elle insisté.

Contestation de la légitimité du président

Au cœur de cette affaire se trouve une contestation profonde de la légitimité même de Tidjane Thiam à la tête du parti. "L'élection de M. Thiam a été illégale. Il ne pouvait pas me sanctionner. La décision qu'il prend pour moi, ce n'est pas encore légale", affirme Valérie Yapo. Elle soutient que le président actuel ne remplissait pas les conditions requises pour briguer la présidence du parti.

Selon ses déclarations, deux points fondamentaux justifient sa position : "Je ne méritais pas d'être exclue parce que j'ai dit qu'il avait la double nationalité et qu'il n'avait pas 10 ans de bureau politique. C'est pour ça qu'on me sanctionne". Ces accusations remettent en question non seulement l'élection de Tidjane Thiam, mais également la validité de toutes les décisions prises sous sa présidence.

L'ancienne déléguée d'Akoupé s'appuie notamment sur la question de la nationalité française que détiendrait, selon elle, le président du PDCI-RDA au moment de son élection. "Ce matin, j'ai vu sur internet des gens qui sont allés contester à la CEI pour faire radier M. Thiam. Vous voyez déjà, nous avons un candidat à problème", a-t-elle ajouté lors de sa déclaration.

Une démarche judiciaire maintenue

Pour Valérie Yapo, la décision d'annuler les sanctions serait une manœuvre stratégique visant à contourner la procédure judiciaire en cours. "Leur décision vise à bloquer le processus judiciaire sans discuter avec moi parce qu'il y a des problèmes de fond", estime-t-elle. Elle rappelle avoir initié une procédure judiciaire visant à annuler sa suspension temporaire des activités du parti.

Cette procédure suit son cours et une décision du juge est attendue dès la semaine prochaine. L'ancienne déléguée affirme attendre ce verdict pour déterminer la suite à donner à sa relation avec le parti. "Je pense que si depuis que je me plains, le PDCI-RDA n'est pas capable de me réhabiliter, c'est que peut-être que le parti n'a pas besoin de moi", a-t-elle déclaré.

Malgré ce conflit, Valérie Yapo tient à préciser que sa démarche n'est pas motivée par des ambitions personnelles. "Je ne le fais pas pour un poste. J'aime le PDCI-RDA et je ne veux pas diviser le PDCI-RDA. Mais il faut que tout soit légal", a-t-elle souligné, affirmant ainsi son attachement aux valeurs et aux règles du parti.
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