PDCI-RDA : Billon dénonce des "instances expirées depuis 2019"

Billon et la convention élective 2025 du PDCI. Le candidat maintient sa position. Invité de l'émission "Grand Talk" sur Life TV ce mercredi 16 avril, Jean-Louis Billon a expliqué son absence à la convention élective organisée le même jour par le PDCI-RDA pour désigner son candidat à la présidentielle d'octobre.

Le délégué départemental du PDCI à Dabakala a défendu sa décision en pointant des irrégularités dans le fonctionnement du parti. "Nous avons des textes dans notre parti et des instances qui sont expirées depuis 2019 et peu de gens le savent", a-t-il affirmé, déplorant que cette situation soit méconnue des militants.

"La raison pour laquelle je demande le congrès, c'est simplement pour que l'on puisse renouveler les instances du parti avant d'aller à la convention, afin que le parti arrive dans une convention en toute légalité, en toute régularité", a expliqué Jean-Louis Billon, justifiant son absence au bureau politique qui a précédé la convention.

Le candidat déclaré à la présidentielle a précisé qu'il n'était "pas le seul absent" lors de cette réunion. Il a également critiqué le format de la convention élective, organisée de manière éclatée dans 45 localités nationales et 5 pour la diaspora. "J'avais prévenu. Je dis attention, moi je partirai à une convention qui sera transparente. Pas à une convention éclatée", a-t-il rappelé.

Jean-Louis Billon n'a pas mâché ses mots concernant l'entourage du président du parti, Tidjane Thiam. "Le président est arrivé empouré de certaines personnes qui préfèrent un mode de gestion qui est un mode de gestion dépassé. Ces personnes sont des personnes du passé", a-t-il déclaré, dénonçant une approche qu'il juge obsolète.

"Tant que le président va s'entourer de personnes qui ont travaillé avec le président Houphouët, ces personnes sont formatées d'une certaine manière et elles ne comprennent pas ce que je suis en train de vous dire", a ajouté Billon, estimant que ces conseillers "retardent une échéance inévitable". Pour lui, "il est grand temps qu'une autre génération arrive aux affaires".

Jean-Louis Billon affirme avoir tenté d'établir un dialogue avec la direction du parti. "On était en train de dialoguer. Il y a eu un groupe de sages qui est venu dialoguer avec moi, dialoguer avec d'autres acteurs du parti", a-t-il expliqué, précisant que l'objectif était de "trouver un cadre de discussion".

Cependant, selon ses dires, cette initiative aurait été mal accueillie. "Vous savez ce que j'ai eu en guise de réponse ? Une convocation au conseil de discipline", a-t-il révélé, suggérant que "certains refusent ce dialogue" et que "ça les embête, peut-être, qu'on puisse s'asseoir et dialoguer".

Malgré ces tensions, Jean-Louis Billon affirme disposer de soutiens significatifs au sein du parti. "Bien sûr que j'ai des soutiens. Non des moindres", a-t-il assuré, sans toutefois vouloir citer de noms. "Il y a plusieurs clans dans le parti, il y a plusieurs tendances, il y a plusieurs courants, et c'est normal dans un parti politique", a-t-il ajouté.

Plus surprenant, il a même laissé entendre que certains membres du parti "sont certainement en train de préparer déjà l'après-Tidjane Thiam, qui lui glisse des peaux de bananes". Une affirmation qui illustre la profondeur des divisions au sein du PDCI-RDA, à six mois de l'élection présidentielle.

La convention élective du PDCI-RDA, qui s'est tenue ce mercredi 16 avril 2025, a rassemblé environ 400 délégués et devrait officiellement désigner Tidjane Thiam comme candidat du parti à la présidentielle. Cette désignation intervient dans un contexte de fortes tensions internes, Jean-Louis Billon maintenant sa propre candidature malgré l'opposition de la direction du parti.