La CEI Côte d'Ivoire a organisé ce mercredi 16 avril 2025 une rencontre cruciale avec les guides religieux du pays. Cette initiative intervient dans un contexte de tensions préélectorales marqué par le retrait du Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) et du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) des instances de la Commission Électorale Indépendante. Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert, a profité de cette occasion pour clarifier la position de l'institution face aux critiques de l'opposition concernant la liste électorale et le calendrier du processus électoral. La réunion s'inscrit dans une démarche d'apaisement à quelques mois de l'élection présidentielle.
Révision de la liste électorale : les explications de la CEI
Lors de cette rencontre avec les chefs religieux, Ibrahime Kuibiert a fait une déclaration importante concernant la révision de la liste électorale. « Nous allons organiser la révision de la liste électorale après l'élection présidentielle 2025. Ce n'est pas de la malice », a-t-il précisé, justifiant ce calendrier par des contraintes techniques et organisationnelles. Cette annonce répond indirectement aux critiques formulées par le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI, qui avaient annoncé leur retrait des instances de la CEI le vendredi 11 avril dernier. Ces deux formations de l'opposition reprochent notamment à la commission électorale un manque de transparence dans la gestion du fichier électoral et demandent un audit indépendant avant le scrutin présidentiel.
Médiation religieuse pour désamorcer la crise préélectorale
La présence des guides religieux à cette rencontre s'inscrit dans une tradition ivoirienne de médiation par les autorités spirituelles lors des périodes de tension politique. Les représentants des communautés musulmane, catholique, évangélique et traditionnelle ont écouté les arguments de la CEI avant d'appeler à un dialogue constructif entre toutes les parties. La CEI a par ailleurs assuré que ses portes restaient ouvertes au dialogue avec les partis politiques qui se sont retirés, tout en maintenant le cap sur le calendrier électoral prévu. Cette initiative de la CEI intervient dans un contexte électoral déjà tendu, ravivant les craintes d'une nouvelle crise politique en Côte d'Ivoire, alors que le pays s'efforce de tourner définitivement la page des violences post-électorales de 2010-2011 qui avaient fait plus de 3 000 morts.
