Le COJEP réagit à la grève des enseignants et demande la libération d'Assi Ghislain

Mardi 8 Avril 2025

La grève des enseignants en Côte d'Ivoire suscite l'inquiétude du COJEP de Blé Goudé qui appelle à des négociations immédiates et à la libération des syndicalistes arrêtés, dont ASSI Yapo Ghislain.


Le COJEP réagit à la grève des enseignants ivoiriens © Crédit photo DR
La grève des enseignants paralyse le secteur éducatif ivoirien depuis près d'une semaine. Face à cette situation, le Congrès Panafricain pour la Justice et l'Égalité des Peuples (COJEP) a publié une déclaration appelant les parties à privilégier le dialogue. Le mouvement politique s'inquiète des tensions croissantes entre syndicats d'enseignants et autorités gouvernementales, au moment où les élèves préparent leurs examens de fin d'année.

Le communiqué du COJEP, signé par FIAN Emilienne, Secrétaire Exécutive en charge de l'alphabétisation et de la réforme éducative, souligne la légitimité des revendications enseignantes. Au cœur du conflit social : le paiement d'une prime d'incitation liée aux conditions de travail difficiles dans les établissements scolaires. Un dossier qui stagne, provoquant la colère du corps enseignant.

Des arrestations qui attisent les tensions

Le COJEP dénonce particulièrement l'arrestation de syndicalistes, notamment celle d'ASSI Yapo Ghislain, interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril 2025. Dans son communiqué, l'organisation qualifie cette interpellation de "particulièrement brutale" et exige la libération immédiate de tous les enseignants détenus dans le cadre de ce mouvement social.

"Le droit de grève et la liberté syndicale sont garantis par notre Constitution et doivent être scrupuleusement respectés", rappelle le COJEP dans sa déclaration. Cette position fait écho aux nombreuses voix de la société civile qui s'inquiètent d'une restriction des libertés syndicales dans le secteur éducatif.

L'arrestation d'ASSI Yapo Ghislain a provoqué une onde de choc dans les établissements scolaires, renforçant la détermination des grévistes. Des sources syndicales indiquent que le taux de participation au mouvement a augmenté suite à cette interpellation, compromettant davantage le déroulement normal des cours à l'approche des examens.

Un appel à la négociation immédiate

Le COJEP insiste sur l'urgence d'ouvrir des négociations entre le gouvernement et les représentants syndicaux. "Il est impératif que le gouvernement ouvre sans délai une table de négociation avec les représentants des syndicats grévistes afin de trouver, dans les plus brefs délais, une issue consensuelle et durable à cette crise", peut-on lire dans le communiqué.

L'organisation met en avant le rôle fondamental des enseignants dans la société ivoirienne. "Les enseignants, au même titre que d'autres corps de métiers, constituent une composante essentielle de notre société. Leur rôle dans la formation des générations futures et dans la construction de la nation est fondamental", souligne le document.

Cette position intervient alors que plusieurs tentatives de médiation ont échoué ces derniers jours. Le ministère de l'Éducation nationale maintient sa position, estimant que les revendications salariales ne peuvent être satisfaites dans le contexte budgétaire actuel. Les syndicats, quant à eux, refusent de reprendre le travail sans garanties concrètes.

L'impasse actuelle inquiète particulièrement les parents d'élèves, alors que les examens nationaux approchent. La préparation du BEPC et du baccalauréat se trouve compromise par cette grève prolongée, faisant craindre un impact durable sur le niveau des élèves.

Le COJEP conclut sa déclaration en réaffirmant "son attachement à une Côte d'Ivoire de justice, de dialogue et de paix" et reste "mobilisé aux côtés de tous ceux qui luttent pour une société plus équitable et respectueuse des droits fondamentaux." Une position qui illustre la dimension politique prise par ce conflit social, au-delà des simples revendications catégorielles.
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