Grève : les enseignants grévistes défient l'ultimatum du gouvernement ivoirien

Lundi 7 Avril 2025

Malgré l'ultimatum gouvernemental, le SYEPPCI annonce une forte participation à la grève des enseignants ce 7 avril 2025 avec des taux dépassant 98% dans plusieurs régions.


Grève : les enseignants grévistes défient l'ultimatum du gouvernement ivoirien © Crédit photo DR
La grève dans le secteur de l'éducation se poursuit en Côte d'Ivoire. Le Syndicat des Enseignants du Pré-scolaire et du Primaire de Côte d'Ivoire (SYEPPCI) a annoncé la reconduction du mouvement ce lundi 7 avril 2025, date fixée comme ultimatum par le gouvernement pour une reprise du travail.

L'organisation syndicale a diffusé un communiqué sur les réseaux sociaux attestant d'une mobilisation massive dans plusieurs régions du pays. Ce maintien du mouvement intervient malgré les menaces de sanctions formulées par le ministère de la Fonction publique, qui avait prévenu que les enseignants absents seraient considérés comme démissionnaires.

Une mobilisation revendiquée comme massive

Le syndicat rapporte des taux de participation très élevés dans plusieurs directions régionales de l'éducation nationale. « DRENA TIASSALÉ, SINFRA, DIVO, DUÉKOUÉ, BOUCLÉS 98,99%, SOUBRE 100% », indique le communiqué du SYEPPCI, suggérant une adhésion quasi-totale des enseignants dans ces zones.

Le message syndical invite également les autres régions à faire remonter leurs statistiques : « VENEZ POINTER VOTRE DRENA et pourcentage ». Cette démarche vise manifestement à démontrer l'ampleur nationale du mouvement et à contrer les éventuelles minimisations officielles de la mobilisation.

La determination des grévistes s'exprime clairement dans le communiqué : « Les personnels du Secteur éducation formation sont déterminés pour l'obtention de la prime d'incitations. Nous sommes prêts à arracher la volonté et la décision ». Le syndicat va jusqu'à affirmer que « reculer, c'est la fin de toutes revendications syndicales dans le secteur éducation formation ».

Un bras de fer sur les primes d'incitation

Au cœur du conflit se trouve la revendication d'une prime d'incitation pour les enseignants, comme le souligne le slogan répété dans le communiqué : « À la Prime. À la Prime, A la Prime ». Cette prime est également mentionnée dans le communiqué gouvernemental qui évoque la médiation du Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH).

Le ministère avait indiqué que « c'est dans ce contexte et en dépit des bonnes dispositions du Gouvernement, de la médiation de personnes volontaires et d'institutions tel que le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) que, réclamant une prime d'incitation pour les enseignants, l'IS MENA et l'IS METFPA ont décidé, unilatéralement, de rompre le dialogue ».

Le SYEPPCI, de son côté, présente cette mobilisation comme une défense des libertés syndicales : « Nous sommes déterminés à défendre la liberté syndicale et le bien-être pour le personnel du secteur Éducation Formation », indique le communiqué.

La persistance du mouvement malgré les menaces gouvernementales témoigne de la détermination des enseignants grévistes. « Bravo, nous refusons d'être écrasés par la machine d'État », déclare le syndicat, illustrant la dimension politique que prend progressivement ce conflit social.

L'évolution de la situation reste incertaine alors que le gouvernement avait annoncé qu'une « procédure spéciale sera mise en œuvre en vue de sanctionner tous les contrevenants ». L'application effective de ces sanctions pourrait constituer un nouveau palier dans l'escalade du conflit entre autorités et enseignants.
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