Grève fonctionnaires ivoiriens : le gouvernement durcit le ton, sanctions annoncées

Lundi 14 Octobre 2024

Un préavis de grève de 72 heures a été déposé pour mi-octobre par des syndicats des fonctionnaires ivoiriens. Le gouvernement dénonce une action illégale et appelle au dialogue.


Un préavis de grève de 72 heures a été déposé pour mi-octobre par des syndicats des fonctionnaires ivoiriens © Crédit photo Sercom Gouvernement ivoirien
Le spectre de la grève plane à nouveau sur la Fonction publique ivoirienne. Des syndicats des secteurs de l'Éducation-Formation, de la Protection Sociale et de la Santé ont déposé un préavis pour les 15, 16 et 17 octobre 2024. Cette annonce a provoqué une réaction immédiate du gouvernement.

Dans un communiqué publié le 11 octobre, Anne Désirée Ouloto, ministre d'État chargée de la Fonction Publique, qualifie ce mouvement d'illégal. Elle rappelle qu'il contrevient à "la loi n°92-571 du 11 septembre 1992 fixant les modalités de la grève dans les services publics".

Un protocole d'accord remis en cause

Le gouvernement s'étonne de cette action, alors qu'un protocole d'accord de trêve sociale a été signé pour la période 2022-2027. "Ces arrêts de travail projetés en dépit des efforts consentis par le Gouvernement [...] sont de nature à fragiliser le climat de paix sociale", déclare Anne Ouloto.

La ministre insiste sur l'existence de "cadres de dialogue permanents" pour résoudre les conflits. Elle invite les syndicats à privilégier cette voie plutôt que la confrontation.

Un appel à la responsabilité

Face à cette situation, le gouvernement en appelle à la responsabilité des fonctionnaires. "Le Ministre d'État, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration invite l'ensemble de fonctionnaires de ces secteurs à se désolidariser de ces projets d'arrêts de travail", indique le communiqué.

Anne Ouloto rappelle également les obligations statutaires des agents publics, notamment "assurer la continuité du service public au cours de cette période".

Le communiqué se termine par un avertissement clair : "Le recours à la grève obéit à une procédure légale dont le non-respect expose les contrevenants à des mesures pécuniaires et à des sanctions disciplinaires, sans préjudice, des poursuites pénales susceptibles d'être engagées contre elles en cas de violences ou de voie de fait".
Kristian B. Aka
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