Grève enseignants ivoiriens : Mariatou Koné constate des perturbations limitées

Mercredi 16 Octobre 2024

Mariatou Koné, ministre de l'Education nationale, visite des établissements scolaires à Abidjan le 15 octobre 2024 face à la grève des enseignants ivoiriens.


Mariatou Koné visite des établissements scolaires à Abidjan le 15 octobre 2024 face à la grève des enseignants © Crédit photo DR
Mariatou Koné, ministre de l'Education nationale et de l'Alphabétisation, a effectué une visite dans plusieurs établissements scolaires d'Abidjan le 15 octobre 2024. Cette tournée s'inscrit dans le contexte d'un mouvement de grève lancé par l'Intersyndicale du MENA (IS-MENA) pour une durée de 72 heures.

La ministre était accompagnée d'Anne Ouloto, ministre d'Etat chargée de la Fonction publique, et de Pierre Dimba, ministre de la Santé. L'objectif de cette visite était d'évaluer l'impact du mouvement de grève sur le fonctionnement des écoles et de dialoguer avec les acteurs du système éducatif.

Un fonctionnement normal dans la majorité des écoles

Mariatou Koné a dressé un bilan de la situation scolaire. Elle a déclaré : "Nous avons sillonné des établissements et à notre grande satisfaction l'école est ouverte. Nous avons deux objectifs, que toutes les écoles soient ouvertes sur l'ensemble du territoire. Cet objectif est atteint, toutes les écoles préscolaires, primaires et secondaires sont ouvertes."

La ministre a ajouté que les cours se déroulent normalement dans le préscolaire et le primaire sur l'ensemble du territoire. Cette observation a été confirmée par des responsables d'établissements. Eloi Aka, directeur de l'Ecole publique primaire (EPP) régionale de Treichville et coordinateur des directeurs des écoles de la circonscription, a affirmé que tous les collègues sont à leur poste.

Des perturbations dans le secondaire

Cependant, la situation est différente dans le secondaire. Mariatou Koné a constaté des "poches de perturbation" et déploré l'attitude de certains grévistes. Elle a affirmé : "Dans le secondaire, les cours ont commencé à se dérouler, malheureusement, ceux qui ont choisi la voie de la violence au lieu de la voie de la négociation et du dialogue, sont devenus des perturbateurs. Ils se sont érigés en perturbateurs pour déloger ceux qui viennent faire les cours."

Malgré ces perturbations, certains établissements secondaires fonctionnent normalement. Au Collège Moderne Autoroute de Treichville, Mme Marie Kouakou, le principal de l'établissement, a assuré : "Nous affichons complet au niveau des enseignants comme du personnel administratif et de l'encadrement." Bernard Dagnogo, professeur d'anglais dans cet établissement, a confirmé que "les cours se passent très bien et tous les collègues sont en poste".

Un appel au dialogue et à la négociation

Face à cette situation, Mariatou Koné a lancé un appel au dialogue. Elle a déclaré : "J'ouvre mes bras, je lance un appel aux quelques enseignants qui ont choisi la voie de la grève, je réitère, la porte du dialogue est ouverte, la porte de la négociation est ouverte. C'est quand les portes sont fermées qu'on parle de grève."

La ministre a insisté sur l'importance de la négociation pour résoudre les revendications des syndicats. Elle a ajouté : "Les portes du dialogue sont ouvertes, quel est le problème, s'il n'y a pas d'agenda caché que c'est vraiment pour les primes que chacun est en train de se débattre, alors allons à la table de discussion afin que le gouvernement puisse examiner les besoins."

Les revendications et perspectives

L'Intersyndicale du MENA (IS-MENA) a déposé un préavis de grève le 23 septembre 2024. Les organisations syndicales revendiquent principalement l'octroi d'une prime d'incitation aux personnels du secteur éducation-formation, l'institution d'une filière relative à l'administration scolaire avec création d'emplois nouveaux et un profil de carrière.

Ernest Brou, premier secrétaire général adjoint du SNEPPCI, a évoqué la possibilité de discussions prochaines. Il a déclaré : "Il y a des prémices qui augurent de la résolution du gouvernement de Côte d'Ivoire de prendre des dispositions pour que le problème des primes soit résolu parce que, déjà, les 24, 25 et 26 octobre 2024, nous serons à Grand-Bassam pour discuter des modalités d'attribution des primes."

Cependant, Anne Ouloto, ministre d'Etat chargée de la Fonction publique, a rappelé que "cette grève, telle qu'elle a été conçue et qu'elle est menée, est illégale". Elle a prévenu que des sanctions pourraient être prises et annoncé une importante réunion pour le jeudi suivant. Les syndicats ivoiriens ont signé avec l'Etat une trêve sociale allant de 2022 à 2025, ce qui complique la situation actuelle.
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