FESCI : quel avenir pour le syndicat étudiant ivoirien après le meurtre du "Général Sorcier" ?

Mercredi 2 Octobre 2024

L'assassinat d'un leader étudiant relance le débat. La FESCI est au cœur d'une nouvelle polémique après la mort de Déagoué Mars Aubin.


FESCI : quel avenir pour le syndicat étudiant ivoirien après le meurtre du "Général Sorcier" © Crédit photo DR
Le meurtre de Déagoué Mars Aubin, dit "Général Sorcier", membre influent de la FESCI, ravive les inquiétudes sur la situation dans les universités ivoiriennes. Le corps de cet opposant au secrétaire général du syndicat a été découvert au CHU de Cocody dans la nuit du 29 au 30 septembre 2024.

Ferro Bally, journaliste ivoirien, met en perspective ce drame : "Il rejoint la liste, longue comme le bras, des atrocités commises par l'organisation syndicale." Il rappelle notamment les cas de Thierry Zébié en 1991 et d'Habib Dodo en 2004, victimes de la violence au sein du milieu étudiant.

Une dérive inquiétante

La FESCI, initialement créée comme un syndicat étudiant, semble avoir perdu de vue sa mission première. Bally affirme : "Face à des autorités ou impuissantes ou complices, elle fait la pluie et le beau temps." Il souligne que malgré les tentatives de réforme, comme celle du ministre Cissé Ibrahim dit Bacongo en 2012, la situation ne s'est pas améliorée.

Le journaliste pointe du doigt la longévité problématique de certains membres au sein de l'organisation : "Kambou Sié, certes diplômé de la faculté d'économie et de gestion est soi-disant agent du port autonome d'Abidjan. Mais, à 33 ans, il a pris la tête de l'organisation en décembre 2023, quand le malheureux "Général Sorcier", étudiant en master 2, trouvait la mort à 49 ans."

Réactions et perspectives

Face à ce nouvel assassinat, le gouvernement ivoirien a réagi promptement. Toutes les activités syndicales ont été suspendues sur l'ensemble du territoire national. La police criminelle a interpellé le secrétaire général de la FESCI, Kambou Sié, ainsi que d'autres membres de l'organisation dans le cadre de l'enquête pour meurtre.

Bally note cependant l'absence de réaction de l'Union nationale des anciens de la FESCI (Una-FESCI) : "Le silence de l'Union nationale des anciens de la FESCI (Una-FESCI) est assourdissant. Car, le ver est dans le fruit." Il explique que cette union, créée en 2018, est elle-même en proie à des difficultés internes, ce qui limite sa capacité à intervenir dans le débat actuel. L'avenir de la FESCI et son rôle dans le paysage universitaire ivoirien sont plus que jamais remis en question.
Kristian B. Aka
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