FESCI : grenades et treillis militaires saisis révèle le Conseil National de Sécurité (CNS) ce 17 octobre

Jeudi 17 Octobre 2024

La FESCI sous le choc : une opération de grande ampleur révèle un arsenal militaire dans les universités ivoiriennes. Des machettes, grenades et treillis militaires ont été découverts.


FESCI : grenades et treillis militaires saisis révèle le Conseil National de Sécurité (CNS) ce 17 octobre © Crédit photo Sercom Gouvernement ivoirien
La FESCI au cœur d'une découverte stupéfiante dans les universités ivoiriennes. Une opération d'assainissement menée par les forces de sécurité a mis au jour un véritable arsenal comprenant des machettes, des grenades et des treillis militaires sur les campus. Cette intervention fait suite à l'assassinat de deux étudiants membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) par d'autres membres présumés de l'organisation.

Le Conseil National de Sécurité (CNS), réuni le 17 octobre 2024 sous la présidence d'Alassane Ouattara, a présenté un bilan détaillé des actions menées. Les autorités ont procédé à l'expulsion d'environ 5000 personnes logées irrégulièrement dans les cités universitaires d'Abidjan, Bouaké et Daloa. Cette opération a conduit à l'interpellation et au défèrement de 28 étudiants.

Le communiqué du CNS détaille : "La saisie d'un lot important d'armes blanches dont 107 machettes, de grenades et de plusieurs autres matériels, notamment des treillis des Forces de Défense et de Sécurité". Cette découverte soulève des interrogations sur la militarisation des syndicats étudiants et la circulation d'armes dans les universités.

Démantèlement d'infrastructures illégales

Les opérations ont également permis de mettre au jour des structures illégales profondément ancrées dans les campus. Le CNS rapporte "la destruction de nombreux commerces illégaux ainsi que de 4 fumoirs, d'une maison close et d'un tunnel de torture". Ces installations témoignent de l'ampleur des activités criminelles qui s'étaient développées au sein des universités.

Dans le cadre de l'enquête sur les assassinats, 17 étudiants ont été arrêtés, dont le Secrétaire Général National de la FESCI, KAMBOU SIE. Le communiqué précise : "L'interpellation et le déferrement au Parquet d'Abidjan-Plateau de 17 étudiants dont Monsieur KAMBOU SIE, Secrétaire Général National de la FESCI, dans le cadre des enquêtes sur les assassinats des deux étudiants."

Interdiction prolongée des syndicats étudiants

Face à ces découvertes alarmantes, le gouvernement ivoirien a pris des mesures drastiques. Les autorités ont procédé à "la démolition des quartiers généraux et des sièges de la FESCI et du Comité des Elèves et Etudiants de Côte d'Ivoire (CEECI) à Abidjan, Daloa et Bouaké". Cette action vise à empêcher ces organisations de poursuivre leurs activités jugées néfastes pour la sécurité et le bon déroulement des études.

Le Conseil National de Sécurité a décidé de "maintenir la décision d'interdiction, à titre conservatoire, des activités des associations syndicales estudiantines et scolaires sur l'ensemble du territoire national". Cette interdiction, initialement temporaire, pourrait devenir permanente, le ministre de l'Enseignement Supérieur ayant "proposé la dissolution de toutes les associations syndicales estudiantines".

Réforme en profondeur du système universitaire

Le gouvernement ne se limite pas à des mesures répressives. Un plan ambitieux de réhabilitation des infrastructures universitaires a été présenté au CNS. Il prévoit "la réhabilitation, par étape, des anciennes universités, grandes écoles publiques et cités universitaires". Ce projet s'accompagne d'une refonte complète du système d'attribution des logements étudiants.

Le ministre de l'Enseignement Supérieur a proposé "la réattribution des chambres universitaires, selon un processus d'admission et de réadmission qui devra prendre en compte des critères tels que les résultats académiques, l'âge et la vulnérabilité sociale". Ces mesures visent à restaurer un environnement propice aux études et à limiter les dérives constatées dans la gestion des cités universitaires.

Maintien de la présence policière sur les campus

Le Conseil National de Sécurité a ordonné de "poursuivre, avec vigueur, l'assainissement des campus universitaires en vue d'éliminer toutes les pratiques illégales". Les autorités prévoient également de "maintenir une présence policière sur les campus à risque afin de restaurer un climat de sécurité, propice à la bonne administration d'un enseignement de qualité".

Ces actions s'inscrivent dans un contexte d'amélioration générale de la sécurité en Côte d'Ivoire. Le CNS note que l'Indice Général de Sécurité est passé de 1,5 en juin 2024 à 1,2 en septembre, soit une baisse de 20%. Le président Ouattara a félicité le gouvernement et les forces de sécurité pour ces résultats, tout en les exhortant à poursuivre leurs efforts pour assurer le bien-être des populations en Côte d'Ivoire.

La situation dans les universités reste sous haute surveillance, les autorités étant déterminées à restaurer un climat propice aux études et à la recherche. L'avenir des syndicats étudiants et la réforme du système universitaire seront des enjeux majeurs dans les mois à venir.
Dans la même rubrique :