Exclusion de la liste électorale 2025 : la CEI déclare irrecevable le recours de Blé Goudé

Jeudi 17 Avril 2025

La CEI a déclaré irrecevable la requête de Charles Blé Goudé visant à contester son exclusion de la liste électorale pour la présidentielle d'octobre 2025 en Côte d'Ivoire.


Exclusion de la liste électorale 2025 : la CEI déclare irrecevable le recours de Blé Goudé © Crédit photo DR
La liste électorale pour la présidentielle d'octobre 2025 ne comportera pas le nom de Charles Blé Goudé. La Commission Électorale Indépendante (CEI) a rejeté le 15 avril 2025 le recours déposé par l'ancien ministre de la Jeunesse du gouvernement Gbagbo, comme le révèle un document officiel de notification de décision que notre rédaction a pu consulter.

Dans cette fiche datée du 15 avril, la CEI mentionne explicitement que la requête introduite le 4 avril par Charles Blé Goudé est jugée "irrecevable". Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes, alors que plusieurs figures de l'opposition se voient exclues du processus électoral à moins de six mois du scrutin présidentiel prévu pour octobre 2025.

Une contestation rejetée sans examen du fond

La Commission Électorale a coché la case "irrecevabilité" parmi les motifs de rejet, sans entrer dans l'examen des arguments de fond présentés par le requérant. Cette décision signifie que la demande de Charles Blé Goudé n'a pas franchi le cap de l'admissibilité formelle, rendant impossible toute analyse sur le bien-fondé de ses prétentions.

Le document porte les signatures du président de la Commission Électorale Locale, du vice-président, du secrétaire ainsi que du commissaire central superviseur, attestant du caractère officiel de cette notification. L'ancien leader des Jeunes Patriotes, né le 1er janvier 1972 selon le document, voit ainsi sa participation au processus électoral compromise, tant comme électeur que comme potentiel candidat.

Cette exclusion des listes électorales s'explique par la condamnation à vingt ans de prison prononcée par la justice ivoirienne à l'encontre de Charles Blé Goudé. Contrairement à d'autres personnalités politiques comme Simone Ehivet Gbagbo, l'ancien ministre n'a pas bénéficié d'une amnistie pour cette condamnation, ce qui entraîne la privation de ses droits civiques.

La situation de Charles Blé Goudé reflète celle d'autres figures majeures de l'opposition comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, également absents de la liste électorale provisoire publiée en mars 2025. Cette liste, qui comprend environ 8,7 millions d'électeurs, exclut ces personnalités sur la base de leurs condamnations judiciaires antérieures.

Des réactions et un climat politique tendu

La Coalition pour l'alternance pacifique en Côte d'Ivoire (CAP-CI), qui regroupe plusieurs formations politiques d'opposition, a réagi à cette exclusion en appelant à la réintégration de Charles Blé Goudé sur la liste électorale. D'autres mouvements politiques ont également exprimé leurs inquiétudes, estimant que cette situation pourrait engendrer des troubles sociaux importants.

Face à ces tensions, l'opposition dans son ensemble réclame une réforme électorale et un dialogue politique inclusif. Elle souligne la nécessité de garantir une élection transparente et apaisée, dans un contexte où les principales figures d'opposition se voient exclues du processus électoral à moins de six mois d'un scrutin déterminant pour l'avenir politique du pays.

Cette décision de la CEI confirme l'impossibilité pour Charles Blé Goudé de participer à l'élection présidentielle d'octobre 2025, que ce soit comme électeur ou comme candidat. L'ancien leader des Jeunes Patriotes, qui avait regagné la Côte d'Ivoire après son acquittement par la Cour pénale internationale, voit ainsi ses ambitions politiques considérablement limitées.

Dans le document de notification, la case "irrecevabilité" cochée par la CEI indique que la commission n'a pas jugé nécessaire d'examiner le fond de la requête, ce qui laisse peu de marge de manœuvre à Charles Blé Goudé pour contester cette décision par les voies administratives ordinaires. Cette situation risque d'alimenter davantage la contestation de l'opposition quant à l'impartialité du processus électoral en cours.

A LIRE AUSSI


Dans la même rubrique :