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Élections présidentielles 2025 en Côte d'Ivoire : l'ONU s'inquiète des tensions

Mercredi 16 Avril 2025

L'ONU envoie Leonardo Santos Simão en Côte d'Ivoire les 16 et 17 avril 2025 pour évaluer la situation politique tendue à l'approche de la présidentielle du 25 octobre, marquée par des controverses électorales.


Élections présidentielles 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Élections présidentielles 2025 en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Les élections présidentielles en Côte d'Ivoire suscitent de vives inquiétudes à six mois du scrutin prévu le 25 octobre 2025. Dans un contexte marqué par l'exclusion de certains candidats et des contestations sur la transparence du processus électoral, l'Organisation des Nations Unies (ONU) a dépêché Leonardo Santos Simão, son représentant spécial pour l'Afrique de l'Ouest, pour une mission d'évaluation de deux jours à Abidjan.

Cette visite diplomatique intervient alors que la tension politique s'intensifie dans le pays. Plusieurs observateurs, dont le journaliste ivoirien Ferro Bally, établissent des parallèles avec la crise électorale de 2010 qui avait plongé le pays dans un conflit post-électoral meurtrier.

Des échos inquiétants du passé

Le climat politique actuel présente des similitudes troublantes avec la situation qui prévalait avant la présidentielle de 2010. "La Côte d'Ivoire n'est toujours pas sortie des sentiers battus et reste un mauvais élève avec des processus électoraux boiteux", affirme Ferro Bally dans une analyse récente de la situation.

L'exclusion de l'ancien président Laurent Gbagbo de la course électorale et les obstacles administratifs rencontrés par l'homme d'affaires Tidjane Thiam pour obtenir un certificat de nationalité constituent les points les plus contestés du processus en cours. "Ce sont, en effet, les mêmes causes, ayant déstabilisé, hier, le pays, qui resurgissent: élimination de leaders politiques de la concurrence, refus de la justice de délivrer un certificat de nationalité ivoirienne à Tidjane Thiam, processus électoral verrouillé", souligne le journaliste.

L'ONU en mission d'apaisement

La mission de Leonardo Santos Simão, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'ouest et le Sahel (UNOWAS), témoigne de la préoccupation internationale. Après une étape au Ghana, ce dernier séjourne en Côte d'Ivoire les 16 et 17 avril 2025 pour rencontrer les différents acteurs politiques et évaluer les risques de déstabilisation.

Le contexte politique s'est particulièrement tendu ces derniers mois avec une gouvernance critiquée pour son approche des opposants. "Le pays tarde à guérir de ses vieux démons; ce d'autant que la gouvernance du président Ouattara évolue vers les règlements de compte politiques", observe Ferro Bally, qui cite Machiavel pour illustrer la situation: "Celui qui pense que, chez les grands personnages, les nouveaux bénéfices font oublier les vieilles injures, il s'abuse."

Quinze ans après la crise post-électorale de 2010-2011, la Côte d'Ivoire semble donc confrontée à des défis similaires. La certification des résultats par l'ONU avait alors joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de la victoire d'Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo, au terme d'un "second tour controversé".

Les observateurs s'interrogent désormais sur le rôle que pourrait jouer la communauté internationale dans le processus électoral à venir. La visite du représentant de l'ONU pourrait déboucher sur des recommandations concrètes pour apaiser les tensions et garantir la transparence du scrutin d'octobre, dans un pays qui, selon les mots de Ferro Bally, "tombe de Charybde en Scylla".

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