Cybercriminalité : Un réseau de prêts en ligne démantelé en Côte d'Ivoire

Dimanche 6 Octobre 2024

Une cybercriminalité financière a été déjouée par la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) en Côte d'Ivoire. Une enquête révèle un vaste réseau de prêts en ligne frauduleux.


Un réseau de prêts en ligne démantelé en Côte d'Ivoire © Crédit photo DR
Un nouveau coup de filet en Côte d'Ivoire face la cybercriminalité financière. La Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) a mené une opération d'envergure suite à 492 plaintes concernant des prêts usuraires en ligne. Cette action, menée en collaboration avec le Laboratoire de Criminalistique Numérique (LCN), a permis de démanteler un réseau bien organisé.

L'enquête a conduit à l'arrestation de plusieurs individus, parmi lesquels ZJM, TR, SAL, ASA, EBE, BEM, CLH, AGH, AMC, BM, YME, YKJ, KMM, BGA, TAG, ACE, PMP, ACN et HAO. Ces interpellations ont mis en lumière un système élaboré d'arnaque financière via internet.

Un système frauduleux bien rodé

Les auditions des suspects ont révélé les rouages de cette organisation criminelle. ZJM a expliqué que le cerveau de l'opération avait créé une plateforme permettant d'octroyer des prêts via diverses applications mobiles. Parmi ces applications, on trouve "OZZYMONEY", "CASHARROW", "CRÉDIT CORNET", "JUJUMONEY", "BOMPRÊT", "NANACRÉD", "OCEAN", et "MUMUARGENT".

Le réseau fonctionnait grâce à une répartition précise des tâches. Une équipe se chargeait de la promotion des services sur les réseaux sociaux, mettant en avant des prêts sans engagement, à taux d'intérêt très bas et avec des conditions de remboursement flexibles. Cette approche marketing attirait de nombreux emprunteurs, séduits par la simplicité apparente de la démarche.

Des pratiques de recouvrement illégales

Une fois le prêt accordé, le véritable visage de l'arnaque se révélait. Les agents de recouvrement harcelaient les clients par des appels incessants pour exiger le remboursement. Les retards de paiement entraînaient des hausses de taux d'intérêt quotidiennes, poussant certains emprunteurs à rembourser le double, voire le triple du montant initial.

Pour les clients récalcitrants, le réseau franchissait une ligne rouge. Une équipe accédait aux répertoires téléphoniques des emprunteurs via une interface, harcelant et menaçant leurs proches pour exercer une pression supplémentaire en vue d'obtenir un remboursement.

La PLCC intensifie sa lutte

La Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité ne compte pas s'arrêter à ce démantèlement. Elle poursuit ses efforts pour assainir le cyberespace ivoirien. L'institution a notamment mis au jour un autre réseau utilisant des méthodes similaires avec les applications "PRÊT CI" et "BLAZELOAN".

Les suspects interpellés ont été transférés au Pôle pénal compétent. Ils devront répondre de charges de prêts usuraires sur internet, de vol de données à caractère personnel et de menaces via un système d'information.

Cette action de la PLCC s'inscrit dans une démarche plus large visant à protéger les consommateurs et à restaurer la confiance dans l'environnement numérique. Elle témoigne de la volonté des autorités ivoiriennes de garantir un cyberespace sécurisé et respectueux des droits de tous.

La PLCC poursuit sa mission d'assainissement du cyberespace ivoirien. Elle a récemment démantelé un autre réseau de prêts en ligne utilisant des méthodes similaires avec les applications "PRÊT FACILE", "PRÊT RAPIDE", "OZZY MONEY", "MUMU ARGENT" et "CRÉDIT LEVIER".

Cette action déterminée de la PLCC montre la volonté des autorités ivoiriennes de lutter contre la cybercriminalité financière. En collaborant avec des institutions spécialisées et en mobilisant des ressources adéquates, la PLCC vise à protéger les consommateurs et à restaurer la confiance dans un environnement numérique devenu trop souvent le théâtre d'abus.
Kristian B. Aka
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