Abidjan face au défi du prix bord-champ pour la campagne 2024-2025 © Crédit photo DR
Le prix du cacao en Côte d'Ivoire fait l'objet de discussions intenses. À l'approche de la campagne principale 2024-2025, le gouvernement et les acteurs de la filière débattent du prix bord-champ à fixer pour les producteurs. Le système de vente anticipée, conçu pour protéger les planteurs des fluctuations du marché, se trouve confronté à ses limites dans un contexte de hausse record des cours mondiaux.
Le Conseil café-cacao (CCC) envisage une augmentation du prix bord-champ. Des sources proches du dossier indiquent que l'organe de régulation réfléchit à un prix compris entre 1.850 et 2.000 FCFA par kilogramme. Cette proposition représenterait une hausse par rapport aux 1.000 FCFA/kg de la campagne principale d'octobre 2023 et aux 1.500 FCFA/kg de la campagne intermédiaire d'avril 2024. Le groupe parlementaire du PDCI-RDA a, quant à lui, proposé un prix de 3.500 FCFA/kg.
Le Conseil café-cacao (CCC) envisage une augmentation du prix bord-champ. Des sources proches du dossier indiquent que l'organe de régulation réfléchit à un prix compris entre 1.850 et 2.000 FCFA par kilogramme. Cette proposition représenterait une hausse par rapport aux 1.000 FCFA/kg de la campagne principale d'octobre 2023 et aux 1.500 FCFA/kg de la campagne intermédiaire d'avril 2024. Le groupe parlementaire du PDCI-RDA a, quant à lui, proposé un prix de 3.500 FCFA/kg.
Remise en question du système
Le système de vente anticipée, qui implique la cession de 70 à 80% de la récolte avant le début de la campagne, a généré un manque à gagner pour l'État et les producteurs ivoiriens. Alors que les cours du cacao atteignaient des niveaux historiques, approchant les 10.000 dollars US la tonne, les planteurs ivoiriens n'ont pas pu en tirer pleinement profit. F. M. Bally, journaliste ivoirien, explique : "En cédant ainsi 70 à 80% de la récolte 2023-2024 avant le début de la récolte, le Conseil café-cacao a entraîné un énorme manque à gagner et à l'État et aux producteurs ivoiriens."
Cette situation contraste avec celle du Cameroun, où le système libéralisé permet aux producteurs de vendre leur cacao entre 5.000 et 6.000 FCFA le kilogramme. Cet écart soulève des questions sur l'efficacité du système ivoirien dans le contexte actuel du marché.
Cette situation contraste avec celle du Cameroun, où le système libéralisé permet aux producteurs de vendre leur cacao entre 5.000 et 6.000 FCFA le kilogramme. Cet écart soulève des questions sur l'efficacité du système ivoirien dans le contexte actuel du marché.
Attentes et perspectives
Les producteurs ivoiriens, qui ont récemment organisé une cérémonie d'hommage au chef de l'État et payé sa caution pour la présidentielle de 2025, attendent un geste en retour. Ils espèrent un prix rémunérateur qui reflète leur contribution à l'économie du pays. F. M. Bally souligne : "Les producteurs ivoiriens sont ainsi dans l'expectative. [...] Ils attendent certainement un prix rémunérateur afin que, pendant que le succès de ce pays repose sur leur travail, ils ne restent pas la dernière roue de la charrette."
Le système actuel, censé garantir un tarif au producteur non inférieur à 50% du prix CAF, est remis en question face à la conjoncture actuelle du marché du cacao. La décision finale sur le prix bord-champ pour la campagne 2024-2025 sera déterminante pour l'avenir de la filière cacao en Côte d'Ivoire et pour le bien-être des producteurs qui en dépendent.
Le système actuel, censé garantir un tarif au producteur non inférieur à 50% du prix CAF, est remis en question face à la conjoncture actuelle du marché du cacao. La décision finale sur le prix bord-champ pour la campagne 2024-2025 sera déterminante pour l'avenir de la filière cacao en Côte d'Ivoire et pour le bien-être des producteurs qui en dépendent.