Ammonium en Côte d'Ivoire : une « bombe flottante » de 20 000 tonnes aux portes d'Abidjan © Crédit photo DR
L'histoire semble se répéter avec une inquiétante similitude. Depuis le 30 décembre, le Zimrida, un navire battant pavillon de la Barbade, attend en rade extérieure du port d'Abidjan. Sa cargaison : 20 000 tonnes de nitrate d'ammonium, dont 3 000 destinées à la Côte d'Ivoire. Une situation qui ravive le traumatisme de l'explosion du port de Beyrouth en 2020, causée par la même substance et ayant fait plus de 220 morts.
Le périple de cette cargaison explosive a débuté le 22 août en Russie, à bord du Ruby, un vraquier maltais. Après avoir essuyé une tempête en mer de Barents causant des fissures dans sa coque, le navire s'est vu refuser l'accès à plusieurs ports européens. « Le transfert de la cargaison vers le Zimrida s'est effectué début décembre dans le port de Yarmouth », précise l'ONG Robin des Bois, qui suit de près le dossier.
Face à l'émoi suscité par l'arrivée du navire, le port autonome d'Abidjan a publié un communiqué le 4 janvier, annonçant des « précautions en vue de protéger les populations ». Le navire restera en dehors des eaux territoriales ivoiriennes, tandis qu'une réunion avec le propriétaire de la marchandise est prévue lundi. « Des allégations font état d'une avarie de la cargaison », reconnaît sobrement l'autorité portuaire.
Le périple de cette cargaison explosive a débuté le 22 août en Russie, à bord du Ruby, un vraquier maltais. Après avoir essuyé une tempête en mer de Barents causant des fissures dans sa coque, le navire s'est vu refuser l'accès à plusieurs ports européens. « Le transfert de la cargaison vers le Zimrida s'est effectué début décembre dans le port de Yarmouth », précise l'ONG Robin des Bois, qui suit de près le dossier.
Face à l'émoi suscité par l'arrivée du navire, le port autonome d'Abidjan a publié un communiqué le 4 janvier, annonçant des « précautions en vue de protéger les populations ». Le navire restera en dehors des eaux territoriales ivoiriennes, tandis qu'une réunion avec le propriétaire de la marchandise est prévue lundi. « Des allégations font état d'une avarie de la cargaison », reconnaît sobrement l'autorité portuaire.
Le spectre du Probo Koala
Cette situation réveille de douloureux souvenirs à Abidjan. En 2006, le déversement de déchets toxiques par le Probo Koala avait causé la mort d'au moins 17 personnes et l'intoxication de dizaines de milliers d'autres. « L'histoire ne nous apprend rien », s'alarme Sere Bilé, journaliste et écrivain ivoirien, pointant la lenteur de la réaction des autorités.
Alors que le port d'Abidjan assure que « toutes les marchandises font l'objet d'un contrôle assidu », les experts appellent à la plus grande prudence. La quantité de nitrate d'ammonium en jeu - près de huit fois supérieure à celle qui a dévasté Beyrouth - et l'état incertain de la cargaison soulèvent de légitimes inquiétudes. La réunion de lundi pourrait être décisive pour le sort de cette « bombe flottante » qui cristallise les tensions dans la capitale économique ivoirienne.
Alors que le port d'Abidjan assure que « toutes les marchandises font l'objet d'un contrôle assidu », les experts appellent à la plus grande prudence. La quantité de nitrate d'ammonium en jeu - près de huit fois supérieure à celle qui a dévasté Beyrouth - et l'état incertain de la cargaison soulèvent de légitimes inquiétudes. La réunion de lundi pourrait être décisive pour le sort de cette « bombe flottante » qui cristallise les tensions dans la capitale économique ivoirienne.