Affaire fraude électorale 2010 : Alain Lobognon défend l'intégrité de Beugré Mambé et contre-attaque

Vendredi 18 Avril 2025

Lors d'une conférence du RHDP le 16 avril 2025, Alain Lobognon a présenté des documents pour réfuter les allégations de manipulation électorale portées par Gbagbo contre Robert Beugré Mambé, ancien président de la CEI en 2010.


Alain Lobognon défend l'intégrité de Beugré Mambé © Crédit photo DR
La fraude électorale supposée lors du scrutin présidentiel de 2010 est revenue au centre du débat politique ivoirien. Alain Lobognon, ancien ministre et figure du RHDP, a organisé une contre-offensive documentée ce mercredi 16 avril 2025 lors des "Rendez-vous du RHDP". Face aux accusations récentes de Laurent Gbagbo visant Robert Beugré Mambé, Lobognon a dévoilé archives et témoignages.

Le litige porte sur une liste de 1,033 million de pétitionnaires demandeurs de cartes d'identité en 2010, parmi lesquels 429 000 personnes auraient été, selon l'opposition, illégalement intégrées au fichier électoral. "Ces accusations sont dénuées de fondement. Aucun électeur illégal n'a été intégré au fichier", a affirmé Lobognon, document à l'appui.

Une stratégie politique récurrente

Les accusations contre l'actuel Premier ministre Beugré Mambé, qui présidait la Commission Électorale Indépendante (CEI) en 2010, s'inscrivent selon Lobognon dans une stratégie politique récurrente. "En 2010, on a accusé la CEI pour reporter le scrutin de juin à octobre. Cette année, l'opposition tente de recycler la même stratégie pour créer un chaos juridique et exiger une transition", a-t-il expliqué.

Pour étayer ses propos, l'ancien député de Sinfra a cité des personnalités toujours en fonction qui ont validé le processus électoral contesté. "Koffi Koffi Paul, aujourd'hui commissaire à l'UEMOA, et Yua Koffi, actuel président de la Cour de cassation, ont tous deux certifié la régularité de la procédure. Le rapport accusateur brandi par l'opposition était une commande politique, pas une enquête judiciaire", a-t-il précisé.

La vérité sur le fichier électoral de 2010

L'ancien ministre a ensuite détaillé chronologiquement les événements de 2010. "La liste de 1,033 million concernait des citoyens en attente de carte d'identité, pas des électeurs. Après vérification rigoureuse des données par l'ONI, l'INS et SAGEM, seuls 429 000 dossiers conformes devaient être intégrés au fichier électoral", a expliqué Lobognon.

"Ironiquement, c'est la présidence qui a finalement bloqué leur inscription, craignant qu'ils ne votent pour l'opposition. Plus révélateur encore, la CEI post-Beugré Mamb é a elle-même ajouté 500 000 noms à la liste électorale, prouvant que le système était fonctionnel et intègre", a-t-il souligné lors de son intervention.

Citant directement un extrait de son allocution, Lobognon a lancé un appel : "Arrêtez de ressusciter les fantômes de 2010. Les Ivoiriens veulent tourner la page, pas revivre la guerre." Il a conclu par un avertissement à l'opposition : "La CEI est indépendante. Personne ne renverra son président cette fois."

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