L'affaire du bombardement de Bouaké révèle les failles dans la chaîne de commandement militaire et les conséquences durables sur les soldats français. Une enquête expose les dysfonctionnements institutionnels.
Les militaires français engagés en Côte d'Ivoire ont vécu le bombardement de Bouaké comme une double trahison. L'attaque a d'abord coûté la vie à neuf des leurs, puis l'État a laissé partir les suspects identifiés.
La présence militaire française en Côte d'Ivoire s'inscrivait dans une mission de maintien de la paix. Le camp de Bouaké abritait des soldats participant à l'opération Licorne, chargée de sécuriser la zone entre les forces gouvernementales et les rebelles.
"Les sous-officiers qui ont été tués ou blessés à vie portent encore les stigmates de cette attaque", rapporte Emmanuel Leclère. La hiérarchie militaire n'a pas assuré la protection attendue de ses hommes.
Les militaires français engagés en Côte d'Ivoire ont vécu le bombardement de Bouaké comme une double trahison. L'attaque a d'abord coûté la vie à neuf des leurs, puis l'État a laissé partir les suspects identifiés.
La présence militaire française en Côte d'Ivoire s'inscrivait dans une mission de maintien de la paix. Le camp de Bouaké abritait des soldats participant à l'opération Licorne, chargée de sécuriser la zone entre les forces gouvernementales et les rebelles.
"Les sous-officiers qui ont été tués ou blessés à vie portent encore les stigmates de cette attaque", rapporte Emmanuel Leclère. La hiérarchie militaire n'a pas assuré la protection attendue de ses hommes.
Les failles du dispositif sécuritaire
Le général Poncet, commandant de la force Licorne, avait été informé de la présence des pilotes suspects à Yamoussoukro. "Ils sont restés trois jours à l'hôtel Président, tout le monde savait qu'ils étaient là", révèle l'enquête.
Cette information cruciale n'a pas été exploitée pour appréhender les auteurs présumés de l'attaque. Le général Bentégeat, alors chef d'état-major des armées, reconnaît aujourd'hui des manquements : "Je regrette de ne pas avoir agi".
Les militaires blessés lors du bombardement vivent avec des séquelles permanentes. "Certains ont encore des morceaux de ferraille dans le corps, ils sonnent aux portiques des aéroports", témoigne Emmanuel Leclère.
La confiance entre la troupe et la hiérarchie a été durablement affectée. "Quand vous allez engager votre vie dans des conflits, il est important qu'on ne vous mente pas", souligne le journaliste.
Cette information cruciale n'a pas été exploitée pour appréhender les auteurs présumés de l'attaque. Le général Bentégeat, alors chef d'état-major des armées, reconnaît aujourd'hui des manquements : "Je regrette de ne pas avoir agi".
Les militaires blessés lors du bombardement vivent avec des séquelles permanentes. "Certains ont encore des morceaux de ferraille dans le corps, ils sonnent aux portiques des aéroports", témoigne Emmanuel Leclère.
La confiance entre la troupe et la hiérarchie a été durablement affectée. "Quand vous allez engager votre vie dans des conflits, il est important qu'on ne vous mente pas", souligne le journaliste.
Les conséquences sur l'institution
Le silence des autorités face à l'arrestation des suspects au Togo a créé un précédent problématique. "Dans le langage militaire, ne pas répondre équivaut à un ordre", explique Emmanuel Leclère, pointant la responsabilité de la chaîne de commandement.
L'armée française continue de porter les cicatrices de cet événement. Les familles des victimes et les survivants attendent toujours des réponses sur les décisions qui ont permis aux suspects d'échapper à la justice.
Une commission d'enquête parlementaire pourrait permettre d'entendre à nouveau les témoins clés. Le général Poncet, notamment, "dit beaucoup de choses" qui mériteraient d'être examinées dans un cadre officiel.
L'institution militaire a besoin de transparence pour restaurer la confiance. Les zones d'ombre persistantes sur la chaîne de décision fragilisent encore aujourd'hui la relation entre les soldats et leur hiérarchie.
L'armée française continue de porter les cicatrices de cet événement. Les familles des victimes et les survivants attendent toujours des réponses sur les décisions qui ont permis aux suspects d'échapper à la justice.
Une commission d'enquête parlementaire pourrait permettre d'entendre à nouveau les témoins clés. Le général Poncet, notamment, "dit beaucoup de choses" qui mériteraient d'être examinées dans un cadre officiel.
L'institution militaire a besoin de transparence pour restaurer la confiance. Les zones d'ombre persistantes sur la chaîne de décision fragilisent encore aujourd'hui la relation entre les soldats et leur hiérarchie.