La nationalité de Tidjane Thiam cristallise les tensions politiques en Côte d'Ivoire. Dans une déclaration transmise à l'AFP ce lundi 24 février 2025, Me Mathias Chichportich, avocat du président du PDCI, réfute catégoriquement les accusations portées contre son client concernant sa citoyenneté ivoirienne. Le débat s'intensifie alors que la popularité du candidat déclaré à la présidentielle ne cesse de croître. "Plus sa popularité s'accroît, plus les manœuvres, les mensonges et les menaces se multiplient", souligne Me Chichportich dans sa communication.
Les tentatives juridiques
Une action en justice, initiée la semaine dernière par quatre personnes se présentant comme militants du PDCI, visait à invalider l'élection de Tidjane Thiam à la présidence du parti. Ces plaignants contestaient notamment sa légitimité au regard des statuts du parti exigeant la nationalité ivoirienne pour le poste de président. Cette procédure s'est soldée par un retrait des plaintes dimanche. La polémique a pris de l'ampleur début février, lorsque Tidjane Thiam a annoncé sa demande de renonciation à la nationalité française. L'ancien ministre ivoirien avait obtenu cette nationalité en 1987, durant ses études en France, en reconnaissance de son parcours à Polytechnique et aux Mines.
Le contexte politique
La question de la nationalité en politique ivoirienne ravive des souvenirs sensibles. L'actuel président Alassane Ouattara avait lui-même été écarté des scrutins de 1995 et 2000, accusé d'être d'origine burkinabè. Cette expérience l'a conduit à réformer la Constitution en 2016, modifiant les conditions d'éligibilité. Me Chichportich affirme la détermination de son client à poursuivre son engagement politique : "La démocratie et la Côte d'Ivoire méritent mieux que de vides calomnies et des mensonges répétés". À huit mois de l'élection présidentielle du 25 octobre 2025, le débat sur la nationalité s'impose comme un enjeu majeur de la campagne.